Les Vénézuéliens, entre espoir et crainte
Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican
La situation politique semble dans l’impasse au Venezuela. Le président de l’Assemblée nationale, estimant le pouvoir vacant en raison de la non-reconnaissance de la réélection de Nicolas Maduro à la tête du pays, s’est proclamé président par interim, comme le prévoit la Constitution dans ces circonstances. Mais Nicolas Maduro, qui a débuté son second mandat début janvier, après l’élection présidentielle de mai 2018 boycottée par l’opposition, n’entend pas abandonner le pouvoir.
Le successeur d’Hugo Chavez s’appuie sur l’Assemblée constituante qu’il a fait élire et qui lui est acquise, ainsi que sur la Cour suprême dont les membres le soutiennent toujours. Mais l’opposition a fini par refuser de reconnaitre la légitimité de son second mandat et a appelé à de nouvelles manifestations.
C’est surtout au niveau international que la situation a profondément évolué. Nicolas Maduro peut compter sur le soutien de Cuba, de la Russie, de la Chine et de la Turquie principalement. Mais les principaux pays de l’Union européenne, le Parlement européen, les États-Unis et la plupart des pays latino-américains, lui demandent de quitter le pouvoir ou d’organiser un nouveau scrutin présidentiel.
Un quotidien de plus en plus difficile
Pendant ce temps, la situation des Vénézuéliens continue de se dégrader. Le père Georges Engel, curé de la paroisse Notre-Dame de l’Assomption, à Caracas, avoue qu’il lui est de plus en plus difficile, sinon impossible, de distribuer de la nourriture aux plus pauvres comme il le faisait jusqu’à maintenant.
Le prêtre français, originaire du diocèse de Nancy, affirme que 90 % des Vénézuéliens souhaitent le départ de Nicolas Maduro. Les habitants de sa paroisse qui ont voté lors des scrutins précédents pour Hugo Chavez, ou même pour Nicolas Maduro ou son parti, aspirent à un changement, estime-t-il. Mais les intérêts du pouvoir en place sont, à son avis, bien trop importants pour qu’une solution soit trouvée rapidement. En attendant, l’ambiance est ambivalente, comme il nous le confie.
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