Le régime vénézuélien responsable de la crise selon l’archevêque de Ciudad Bolivar
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Si le pays est plongé dans le noir, c’est à cause du «manque de gestion et du laisser-aller» du régime. L’archevêque de Ciudad Bolivar, ville au cœur du réseau hydroélectrique le plus important du Venezuela, accuse le gouvernement d’avoir abandonné l’industrie électrique, «transformée, comme toutes les entreprises d’État, en levier politique du parti du régime».
L’incurie concerne également, estime Mgr Gutierrez, les entreprises du fer et de l’aluminium, portées à la «débâcle» lors des deux dernières décennies à cause de «la mauvaise gestion, la politisation et le manque d’investissement».
L’arc minier de l’Orénoque, au milieu duquel se trouve le diocèse, «s’est transformé en instrument de corruption, de détérioration, de destruction de l’environnement, favorisant la propagation du paludisme, de la dengue et autres maladies qui avaient été éradiquées».
Les peuples indigènes de cette zone, qui furent les porte-étendards du régime, «sont aujourd’hui les plus délaissés, humiliés et bafoués dans leurs droits», affirme l’archevêque.
Pègre et guérilla
Pour Mgr Gutierrez, à l’origine de ce panorama, il y a la «croissance débordante de la pègre et la conduite de nouvelles formes autoritaires de contrôle social promu par l’État» qui «a généré mafias et pranatos», ces réseaux criminels propres au pays. À cela, s’ajoutent «la présence de la guérilla colombienne et l’ingérence cubaine dans les affaires de l’État».
Le seul responsable de cette situation générale pour l’archevêque de Ciudad Bolivar, c’est «le régime qui cherche des coupables là où il n’en y a pas pour cacher le désastre qu’il a favorisé». Dans ce contexte, les Bolivariens s’unissent à la demande nationale pour «une transformation absolue dans la structure du gouvernement» et réclament la fin de «la séquestration du pouvoir de la part de ceux qui s’accrochent à lui, provoquant la souffrance, l’humiliation et la mort du peuple».
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