L’EI n’a plus de territoire, mais encore de l’influence
Entretien réalisé par Olivier Bonnel-Cité du Vatican
C’est une victoire symbolique, annoncée depuis plusieurs semaines: l’État Islamique est officiellement défait. Après la reprise de Baghouz, dans l’Est de la Syrie, les forces démocratiques syriennes (FDS) ont annoncé ce samedi matin la «chute du califat» autoproclamé en 2014, et que Daesh n’avait plus aucune possession territoriale. Après sa défaite en Irak en 2017, l’EI a donc perdu sa dernière poche de résistance sur le territoire syrien.
Pour célébrer la victoire, des combattants des FDS, fer de lance de la lutte antijihadiste dans la Syrie en guerre, ont hissé leur drapeau jaune dans le village conquis de Baghouz où les derniers jihadistes avaient désespérément résisté.
Une mutation inquiétante
Mais derrière la communication de guerre, l’État Islamique n’a pas totalement disparu. Bien avant la chute de Baghouz, le groupe terroriste avait déjà entamé sa mutation. Des cellules dormantes sont ainsi capables de commettre des attentats et pourraient se comporter comme une organisation clandestine.
Si l’EI a par ailleurs été défait militairement dans son berceau historique du Levant, plusieurs branches sont nées ces derniers mois, comme récemment au Burkina Faso. Une nébuleuse qui est donc capable de déstabiliser de nombreux pays.
Matteo Puxton est historien, spécialiste du conflit syrien, auteur du blog http://historicoblog4.blogspot.com/. Il met en garde contre toute illusion d’une victoire définitive contre l’EI et revient sur les recompositions à venir
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