Massacre de peuls au Mali: l’Église appelle à la prière
Entretien réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican
Samedi matin, à l’aube, des hommes armés, habillés en tenu de chasseurs traditionnels, ont attaqué trois villages du centre du pays dont celui d'Ogossagou. Hommes, femmes et enfants ont été assassinés, les animaux égorgés et les habitations complètement ravagées.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s’est dit «choqué» et «outré» par ces massacres évoquant un bilan d'au moins 134 civils tués. Il a appelé «les autorités maliennes à enquêter rapidement sur cette tragédie et à traduire ses auteurs en justice».
L'Union européenne a elle aussi réclamé des «mesures immédiates», dont «le désarmement et le démantèlement de l'ensemble des milices qui sévissent» dans le centre du Mali.
L’attaque n’a pas été revendiquée. Mais les représentants de la communauté peule pointent du doigts le groupe dogon Dan na Amassagou, une milice réputée alliée du gouvernement malien.
Accueillir les déplacés et prier pour les victimes
Ce dimanche, le président Ibrahim Boubacar Keïta, qui a réuni un Conseil des ministres extraordinaire, a annoncé la dissolution de cette milice d’autodéfense, créée en 2016, et annoncé le limogeage des principaux chefs d'état-major des armées.
Ces attaques sont les plus meurtrières depuis la fin des principaux combats de l'opération lancée il y a 6 ans, à l'initiative de la France, pour chasser les groupes djihadistes qui avaient pris le contrôle du nord du pays.
L’abbé Michel Douyon, administrateur du diocèse de Mopti, exprime sa douleur et son incompréhension face à ces actes d’une rare violence. Il appelle à la prière et revient sur le rôle de l’Église dans le contexte actuel.
Elle doit s’organiser pour accueillir les déplacés, alors que «de nombreuses familles ont tout perdu», et convaincre les représentants coutumiers d’intervenir pour réconcilier les ethnies en conflit.
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