Sommet de Hanoï: le chemin vers la dénucléarisation est encore long
Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican
Les espoirs étaient grands… La déception l’est tout autant. Après deux jours de négociations à Hanoï au Vietnam, Donald Trump et Kim Jong-Un se sont quittés sans la moindre signature ou promesse d’accord. «Il faut parfois quitter» les négociations a lancé le locataire de la Maison Blanche, affichant un air fatigué inhabituel.
Une nouvelle fois, les deux dirigeants se retrouvaient autour de l’épineux dossier de la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Le sommet était censé apporter de la substance aux engagements pris durant leur tête-à-tête historique à Singapour en juin. Les deux dirigeants avaient alors simplement signé une déclaration commune “sur la dénucléarisation de la péninsule” et les deux camps divergent depuis sur le sens de la formule.
Un échec qui douche de nombreux espoirs: les deux dirigeants étaient passés en quelques mois des insultes personnelles et menaces apocalyptiques à des rapports civilisés, le président Trump présentant le dictateur nord-coréen comme son ami.
Deux versions différentes
Les discussions à Hanoï se sont déroulées en huis-clos. Jeudi 28 février, le chef de la diplomatie nord-coréenne déclarait avoir fait une «proposition réaliste» à Donald Trump, ne demandant qu’une levée partielle des sanctions économiques infligées au pays et proposant de démanteler son complexe nucléaire. Il a ainsi démenti des propos tenus par le président américain selon qui Pyongyang réclamait une levée totale des sanctions imposées au pays du fait de ses programmes nucléaire et balistique interdits. Cette exigence a rendu tout accord impossible, selon Donald Trump.
L'ONU espère que les discussions vont se poursuivre entre les Etats-Unis et la Corée du Nord pour parvenir à une «paix durable et une dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne», a déclaré jeudi son porte-parole, Stéphane Dujarric.
«Il y a encore énormément de chemin à faire sur la voix de la pacification de la péninsule», analyse Olivier Guillard, directeur de recherche Asie à l’IRIS, l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques à Paris.
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