Libye: la Caritas mobilisée pour éviter un drame humanitaire
Plus de 25 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays se sont échappées des zones de combat, mais leur nombre augmente chaque heure à mesure que le conflit s'agrandit. «Si les combats ne cessent pas, il y a un risque de crise humanitaire de grande ampleur à l'échelle régionale avec d'importants flux de réfugiés dans les pays voisins: la Tunisie, l'Algérie et l'Égypte en premier lieu, ainsi que vers les côtes européennes», prévient l’organisation catholique, jeudi 18 avril.
La Caritas déplore essentiellement le fait que les victimes de la guerre soient avant tout des civils contraints de fuir, pris au piège entre le feu des différentes factions, entravés dans leur accès à la nourriture, à d’autres biens et services essentiels.
Parmi eux, les groupes les plus vulnérables - les mineurs, les femmes, les personnes âgées, les malades, les handicapés, les migrants dans les centres de détention - sont destinés à subir les pires conséquences du conflit, dénonce l’association.
La Caritas italitenne, active dans la région depuis de nombreuses années, suit avec préoccupation l'évolution de la situation et est en contact avec la Caritas d'Afrique du Nord et le réseau international Caritas pour répondre aux besoins des réfugiés les plus vulnérables et de la population locale. En Libye - comme dans d'autres crises dans la région, au Soudan et en Syrie - des jeux de pouvoir et des intérêts extérieurs se mêlent. Faisant écho aux appels lancés à maintes reprises par le Pape pour la paix en Afrique et au Moyen-Orient, l’ONG demander la fin des combats.
L'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, a estimé, lui, dans une interview jeudi 18 avril à l'AFP que l'assaut lancé par le maréchal Khalifa Haftar contre Tripoli avait abouti à une «impasse». Il a mis en garde contre un «embrasement généralisé» dans le pays, dans le sens des craintes exprimées par la Caritas.
Depuis le 4 avril, l'Armée nationale libyenne (ANL, autoproclamée) a lancé un assaut contre la capitale libyenne, siège du gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale. Depuis plusieurs jours, l'ANL, même si elle annonce des percées, piétine au sud de la capitale, les lignes de front se situant entre 12 et 50 km de Tripoli.
Selon un bilan de l'Organisation mondiale de la santé, au moins 205 personnes ont été tuées et 913 blessées en deux semaines de combats meurtriers depuis le début de l'offensive de l'ANL du maréchal Khalifa Haftar contre Tripoli.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici