Le président soudanais Omar El-Béchir destitué par l’armée
Une foule colossale était massée ce jeudi matin dans les rues de Khartoum, et plus particulièrement dans le quartier général de l’armée soudanaise.
Peu de temps après l’annonce de la destitution d’Omar El-Béchir, au pouvoir depuis 1989, la joie des manifestants réunis devant l’État-major de l’armée est cependant vite retombée. Beaucoup parmi eux s’attendaient à la mise en place d’un nouveau gouvernement, avec des figures de l’opposition. Au lieu de cela, l’armée a annoncé l’installation d’un conseil militaire de transition qui gouvernera le pays pendant deux ans. Aussitôt, les manifestants ont vivement réagi, s’estimant manipulés. Ils veulent pas de ce conseil militaire et comptent poursuivre les manifestations, que ce soit devant le QG de l’armée ou dans les rues.
Une épreuve de force semble donc engagée au Soudan. Le risque de violence que font peser ces protestations est élevé, malgré le couvre-feu décrété pendant un mois et la fermeture des frontières. La lutte débutée il y a quatre mois est loin d’être terminée: tout est parti d’une hausse du prix du pain, alors que le pays traverse une grave crise économique. Des manifestations ont alors éclaté, les Soudanais réclamant finalement la chute d’Omar El-Béchir.
Après quelques semaines de flottement, la colère a repris de plus belle, et tout s’est accéléré à partir de samedi dernier, lorsque des dizaines de milliers de manifestants se sont tournés vers l’armée pour obtenir son soutien.
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