Au Bénin, flambée de violences après les élections
Une soixantaine de manifestants ont été renvoyés en détention ce mercredi par un Tribunal de Cotonou. Ils avaient été arrêtées au début du mois et sont toujours en attente d’un procès. Un avocat de la défense a par exemple regretté que «des innocents croupissent en prison le temps de l’instruction».
Parmi les personnes arrêtées figure un proche de l’ancien président Thomas Boni Yayi. C’est autour de son domicile que des centaines de personnes s’étaient rassemblées suite aux législatives, pour empêcher toute arrestation de l’ex-chef d’État. Des manifestants finalement délogés par les coups de feu de l’armée.
Un épisode qui a signé le début des violences post-électorales dans la capitale béninoise, car un mois après les faits, la présence militaire demeure dans les rues de Cotonou. D’après Amnesty International, la répression a fait «au moins quatre morts par balle».
Mais les tensions et incertitudes ne se limitent pas à la rue, côté politique aussi, la crise s’accentue. Depuis son installation il y a deux semaines, la nouvelle Assemblée nationale est entièrement acquise au président Patrice Talon, une situation inédite pour un pays considéré comme un exemple démocratique en Afrique de l’Ouest.
L’opposition craint désormais les conséquences de la réforme de la constitution envisagée, et qui permettrait au président d’allonger la durée de son mandat.
Une opposition qui a toutefois rejeté cette main tendue de Patrice Talon la semaine dernière. Il proposait un dialogue à l’ensemble de la classe politique, et depuis, c’est le dialogue de sourd, dont personne ne peut prévoir l’issue.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici