La crise au Cameroun préoccupe les Nations Unies
Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Au Cameroun, un habitant sur six a besoin d’aide humanitaire, soit 4,3 millions de personnes, 500 000 sont déplacées internes – la plupart se réfugiant dans des forêts – et 600 000 enfants sont privés d’éducation. Les structures médicales tournent au ralenti; elles sont de plus en plus nombreuses à fermer en raison de l’insécurité. Par conséquent, «il y a urgence» à renforcer l’aide humanitaire, comme l’a déclaré le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires.
Privilégier la voie du dialogue
Mark Lowkock a lancé l’alerte lundi, lors d’une réunion informelle inédite du Conseil de sécurité sur le Cameroun. Une session organisée par les États-Unis, en dépit de l'opposition de Yaoundé et des membres africains du Conseil. Il s'agissait de la première réunion du Conseil de sécurité sur ce dossier; les grandes puissances avaient privilégié jusqu’à présent les pressions bilatérales sur le président Paul Biya.
Au Cameroun, le conflit séparatiste éclate en octobre 2016, dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les séparatistes – les “Amba Boys” - réclament l’indépendance et la proclamation d’un nouvel État, l’Ambazonie. Face à l'intransigeance de Yaoundé et à la répression des manifestations pacifiques, le conflit s'est durci. Fin 2017, une partie des séparatistes a pris les armes et des combats les opposent depuis à l'armée. 1850 morts ont été recensés depuis 2016, y compris parmi les civils. Hans De Marie est membre du centre d’analyses géopolitiques Crisis Group. Pour lui, le soutien de la communauté internationale est indispensable pour sortir de la crise, ainsi que le dialogue entre les séparatistes et le gouvernement. Cette réunion des Nations Unies n’est donc qu’une première étape avant des mesures plus contraignantes. Mais Hans De Marie dresse d’abord un tableau de la situation actuelle, identifiant trois principaux axes de crise.
Avec AFP
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