Élections: «Un rebond européen est possible»
Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican
Progression limitée des eurosceptiques, poussée écologiste et participation en hausse : ce sont les trois enseignements des élections européennes.
Il y a donc ceux qui gagnent des sièges au Parlement de Strasbourg. La française Marine Le Pen espère avec la Ligue de l’italien Matteo Salvini fédérer une large alliance de partis nationalistes, eurosceptiques et populistes; leur groupe passe de 37 à 57 sièges. Mais difficile cependant d'envisager aujourd'hui un rapprochement avec le groupe populiste EFDD, où siège le Mouvement Cinq Étoiles italien et que devrait rallier le nouveau parti europhobe de Nigel Farage - grand vainqueur des élections au Royaume-Uni avec 31,7% des voix soit 29 sièges -, tant leurs divergences sont parfois profondes.
Les autres gagnants de ce scrutin, ce sont les écologistes. En France, ils finissent à la troisième place, les Verts allemands se hissent à la deuxième place.
Des sièges gagnés au détriment des partis traditionnels: le PPE (Parti Populaire Européen), de droite, perd 36 sièges, tandis que les sociaux-démocrates (S&D) en perdent une quarantaine. Si le PPE et les sociaux-démocrates restent les deux principales formations de l'hémicycle européen, ils perdent leur capacité à réunir à eux seuls une majorité pour faire passer des textes législatifs. La fin d'une époque. Les chefs d'État et de gouvernement se retrouvent dès mardi pour un sommet afin d'échanger sur les prochaines nominations.
Des résultats rassurants
En France, après 25 ans de baisse, la participation a augmenté de huit points, s’élevant à 50,5 % de votants. Une tendance qui n’est pas qu'hexagonale: en Espagne, en Hongrie, en Roumanie, en Pologne, la participation fait un bond de 10 points. Jean-Dominique Giuliani est président de la Fondation Robert Schuman, il voit d’un très bon oeil cette participation en hausse et se réjouit d’un rebond européen.
Pour le spécialiste de la question européenne, ces résultats sont «rassurants», «même si ce sont en fait les partis eurosceptiques et nationalistes qui ont poussé les citoyens à voter davantage, et surtout à faire une campagne plus européenne que jamais», explique-t-il.
Comment expliquer ce recul des partis traditionnels, où va le Parlement européen? Les réponses de Jean-Dominique Giuliani.
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