Le Sénat français rend son rapport sur les abus sur mineurs
Les sénateurs français ont étudié, pendant ces six derniers mois, l’ensemble des structures qui accueillent des mineurs, que ce soient les écoles, les clubs sportifs, les foyers, les établissements pour mineurs handicapés, les conservatoires de musique ou autres. Le but était d’évaluer les procédures, d’identifier les secteurs les plus à risques et de formuler des préconisations.
Ce travail s’est déroulé alors que l’Église catholique, touchée elle aussi par ce problème, et mise en cause dernièrement en France, a cherché les moyens de faire face à ces problèmes. La mission a particulièrement étudié les cas internes à l’Église, estimant qu’ils révélaient «un problème systémique qui touche à l’organisation et au fonctionnement de l’Église et qui ne peut donc se résumer à des dérives individuelles».
Les efforts de l’Église reconnus
La mission reconnait que l’Église a adopté «une série de recommandations tendant à mieux protéger les enfants et les adolescents contre le risque d’agression sexuelle», mais qu’il convient aujourd’hui «de les mettre en œuvre réellement sur le terrain, afin que les espoirs des victimes ne soient pas déçus comme cela a pu être le cas par le passé».
Les mesures prises par l’Église de France seront suivies de près par la mission, particulièrement celles concernant la formation des prêtres, la reconnaissance des victimes et les signalements à la justice des affaires. Dans ce contexte, les sénateurs souhaitent que la commission Sauvé mise en place par les évêques dispose des moyens de mener à bien sa mission.
Propositions d’accompagnement et de prévention
Concernant les autres structures indépendantes de l’Église, les sénateurs ont relevé que les procédures de protection étaient hétérogènes et inégalement protectrices en matière de contrôle des antécédents judiciaires et la formation des personnels.
D’une manière générale, la mission affirme que «la société a le devoir d’aider les victimes à surmonter leur traumatisme». D’où la proposition de rembourser intégralement par l’assurance maladie les consultations de psychologie et l’augmentation des centres dédiés aux victimes de psychotraumatismes. En matière de prévention, elle cite en exemple le modèle allemand du Dunkelfeld, structure assurant une écoute permanente des pédophiles avec un accompagnement destiné à éviter le passage à l’acte.
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