Albanie: l’Église prie pour la fin des querelles politiques
Marie Duhamel – Cité du Vatican
«En signe d’espérance», les catholiques et les Albanais de bonne volonté sont invités à allumer une bougie à leur fenêtres de 21 à 22 heures ce vendredi, au terme d’une journée de prière et de jeûne, afin que le Seigneur «entende le cri de son peuple» et «réchauffe le cœur de nos dirigeants», pour que ces derniers trouvent une solution pacifique à la crise politique pour le bien du pays.
«Notre terre aimée ne mérite pas de continuer à souffrir à cause de l’égoïsme de quelques-uns», estime Mgr Giovanni Peragine, l’Administrateur apostolique d’Albanie méridionale et vice-président de la conférence épiscopales.
Bras de fer parlementaire et violences de rue
Le climat de la campagne électorale en vue des municipales du 30 juin est délétère. Le scrutin a commencé par être annulé la semaine passée par le président Ilir Meta, puis rétabli par le Parlement où les socialistes sont majoritaires. Le pouvoir a par ailleurs lancé une procédure pour obtenir le limogeage du chef de l’État, qu’ils accusent d’avoir violé la constitution. Depuis ce coup de force, tous les parlementaires de droite ont démissionné. L’opposition promet de boycotter le scrutin et manifeste dans la rue. Ce sera le cas à nouveau vendredi soir. A chaque fois, cela donne lieu à des scènes de violences.
Plusieurs écoles appelées à se transformer en bureau de vote le 30 juin ont été prises pour cible ces derniers jours, par des jets de cocktail Molotov.
Abandonner les armes de l'arrogance
A plusieurs reprises, les institutions religieuses du pays ont appelé, en vain, les autorités politiques à «déposer les armes de l’arrogance et des intérêts particuliers» pour «écouter le cri de tant de gens qui, fatigués et déçus de tant de promesses, sont encore contraints de quitter leur pays à la recherche d’une vie meilleure».
Dans sa lettre pastorale, Mgr Giovanni Peragine craint de voir les querelles politiques, requalifiées de «fort débat politique», plonger le pays dans une crise véritable «aux conséquences imprévisibles», et qui pourrait obliger l’Albanie «à faire face à nouveau aux fantasmes d’un passé de misère, privé de toute forme de liberté et d’espérance».
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