Soudan: le pouvoir militaire souffle le chaud et le froid
Le chef du Conseil militaire de transition Abdel Fattah al-Burhane a pris aujourd'hui la parole à la télévision nationale, avec cette annonce surprise: «Nous ouvrons nos bras aux négociations sans restriction», a-t-il déclaré. Son message reçu avec méfiance du côté des manifestants, car c’est un changement radical de philosophie par rapport à la veille. Hier, mardi 4 juin, également à la télévision nationale il déclarait que toutes les avancées des négociations avec l’opposition civile étaient considérées comme nulles, mais annonçait des élections dans les neufs prochains mois.
Le nouvel homme fort du Soudan n’a pas donné de précision sur les conditions précises d'organisation du scrutin. Dans les conditions actuelles de contrôle de l'appareil d'État par l'armée, ce processus électoral est rejeté par le mouvement de contestation qui a été violemment réprimé lundi. L'intervention de l'armée aurait fait une soixantaine de morts selon le Comité des médecins, proche de la contestation. Depuis, les rues de Khartoum, la capitale, sont quasi désertes. De nombreuses rues sont bloquées par des pierres, des troncs d’arbres ou des pneus.
Hier, le conseil de l’ONU s’est réuni en urgence pour plancher sur les violences au Soudan. Ils ont présenté un communiqué invitant les militaires et les manifestants à travailler ensemble vers une solution consensuelle, mais l’initiative a été bloquée par la Chine et la Russie.
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