Sauver des migrants, une tâche de plus en plus suspecte
Entretien réalisé par Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Ce week-end à Lampedusa, le voiler Alex affrété par le collectif Mediterranea, a accosté dans le port sicilien de Lampedusa avec 46 migrants à bord, en dépit de l’interdiction de débarquement ordonnée par le ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini.
La situation est de plus en plus tendue entre les autorités politiques et les organisations humanitaires qui vont sauver des vies en mer, en particulier dans la péninsule Italienne. L’affaire Carola Rackete, du nom de la capitaine du navire See-Watch 3, arrêtée puis libérée a provoqué une mobilisation internationale très forte. Ce dimanche, des dizaines de manifestations de solidarité envers la jeune femme ont eu lieu en particulieren Allemagne, son pays natal.
Hystérisation
Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, la mobilisation ne faiblit pas pour soutenir ces ONG qui vont là où personne d’autres ne va pour sauver des vies en mer. Pour ces organisations, dont certaines dénoncent depuis des mois une «criminalisation de l’aide humanitaire», il devient de plus en plus difficile de travailler. Le fait de sauver des vies humaines semble aujourd’hui cliver l’opinion publique, que les responsables politiques vont flatter sur les réseaux sociaux.
Quelles sont les conséquences des politiques européennes migratoires sur le travail humanitaire ? Comment se manifeste cette dérive visant à pénaliser la solidarité ? Éléments de réponse avec Mickaël Neuman, directeur du Crash, le Centre de Réflexion sur l'Action et les Savoirs Humanitaires au sein de l’ONG Médecins Sans Frontières, une ONG qui avait mis fin en novembre 2018 à la mission du bateau Aquarius, navire qui a sauvé près de 30 000 migrants pendant près de trois ans.
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