Le Japon ne veut pas perdre la main en Afrique
Entretien réalisé par Olivier Bonnel – Cité du Vatican
Le Japon a déroulé cette semaine le tapis rouge à l’Afrique à l’occasion la 7e édition de la Ticad (Tokyo International Conference on African Development). La conférence japonaise dédiée au développement du continent africain s’est tenue dans la ville côtière de Yokohama du 28 au 30 août sur le thème: «faire progresser le développement de l'Afrique à travers les hommes, la technologie et l'innovation.»
Organisée par le gouvernement japonais, les Nations unies, la Banque mondiale et l’Union africaine, la rencontre a rassemblé plus de 50 pays du continent africain : de nombreux chefs d’État mais aussi des personnalités du monde des affaires et des acteurs de la société civile.
Ce grand rendez-vous avait pour objectif de resserrer les liens entre le continent africain et l’archipel. Il s’agit notamment de contrer l’influence de la Chine en Afrique. L’an dernier, Pékin a promis 60 milliards de dollars de nouveaux financements et investissements lors du sommet Chine-Afrique.
Investissements privés
Le Premier ministre japonais avait insisté, mercredi, sur l’urgence d’investir en Afrique, dont la croissance moyenne s’est élevée à 4,3 % par an entre 2000 et 2017. Au terme de la rencontre, Shinzo Abe a souligné qu’«en apportant une assistance à l'Afrique, il fallait tenir compte du fardeau de la dette du pays qui reçoit cette aide et faire en sorte que ce fardeau ne devienne pas excessif».
Dans une déclaration finale publiée plus tôt, les participants à ce sommet avaient souligné l'importance d'investissements «abordables» et «de qualité» et salué les efforts internationaux pour réduire les risques des investissements privés.
Cette nouvelle édition de la Ticad a mis l'accent sur les investissements du secteur privé plutôt que des financements publics au développement. Un accord préliminaire a par exemple été signé entre le gouvernement ivoirien et le géant automobile nippon Toyota pour implanter à terme une usine de montage de véhicules en Côte d'Ivoire
Guibourg Delamotte, professeur à l’Inalco, spécialiste du Japon, nous explique pourquoi ces liens avec le continent africain sont importants pour Tokyo
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