Première transition démocratique en Mauritanie: qui est Mohamed Ghazouani ?
Marine Henriot - Cité du Vatican
Son mandat est déjà historique : avec la passation de pouvoir jeudi 1er août entre le nouveau président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et son prédecesseur Mohamed Ould Abdel Aziz, la Mauritanie, marquée profondément par de nombreux coup d’Etats, réalise son premier passage de relais entre deux présidents élus. Sous les yeux de 5 000 invités et du président sortant qui en a fait son dauphin, le vainqueur de la présidentielle de juin a été investi. Il a juré de remplir ses fonctions en toute impartialité et dans le respect des lois et de la constitution.
Mohamed Ghazouani, c’est avant tout le général Ghazouani. Militaire de formation, dans l’armée mauritanienne depuis 1970, ancien chef d’Etat major… Il est considéré comme le principal artisan du succès de l’armée contre les djihadistes dans son pays. La Mauritanie qui n’a plus subi d’attentat jihadiste depuis 2011 fait figure d’exception dans la région. Mais derrière la figure du général Ghazouani, un homme discret, qui appartient à la tribu des Ideiboussat, connue pour sa richesse, sa discrétion et son influence. En effet, à 62 ans, une grande silhouette fine, comme ses lunettes, le général est un homme de réseaux, ses proches en parlent comme d’un homme impassible, structuré, courtois, précis.
Sécurité, égalité, et droits de l’Homme
Du calme et de la précision, il en faudra pour affronter les défis qui attendent la Mauritanie : il devra continuer sa tâche de pacification du pays, et s'atteler aux inégalités qui rongent la société mauritanienne. Il l’a promis durant son investiture, Mohamed Ghazouani sera le président de tous. Une références aux écarts persistants entre les communautés arabo-berbère, haratine et afro mauritanienne. Ainsi, le militaire ne veut pas se cantonner à la sécurité, il veut mettre en place des programmes de développement pour les plus marginalisés.
L’autre défi qui l’attend, c’est la protection des droits de l’homme. Signe d’apaisement, lundi 29 juillet, un blogueur depuis 5 ans derrière les barreaux, figure du combat pour la liberté de parole, a été libéré. Mohamed Cheikh Ould Mkheïtir aurait dû être remis en liberté depuis 2017 après avoir vu sa peine réduite à deux ans de prison, mais il avait été maintenu en détention administrative. Il a quitté le pays dès sa libération.
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