L’Arabie Saoudite affaiblie par les frappes sur des sites pétroliers
Entretien réalisé par Olivier Bonnel-Cité du Vatican
Plusieurs tirs de drones, revendiqués par les rebelles yéménites Houthis ont frappé le 14 septembre deux infrastructures pétrolières saoudiennes, l'usine d'Abqaiq et le gisement de Khurais. C’est la troisième attaque du genre en cinq mois. Les rebelles chiites, soutenus par l’Iran, ont souhaité riposter aux frappes de la coalition menée par l’Arabie Saoudite sur le Yémen depuis 2015.
Mais au-delà du conflit yéménite, c’est toute la géopolitique mondiale qui s’en retrouve déstabilisée. Les frappes en question ont visé en effet des sites vitaux de la production d’or noir du royaume, coupant ainsi la production saoudienne de moitié en la réduisant de 5,7 millions de barils par jour, provoquant des ondes de choc sur les marchés pétroliers.
L’affaire a pris une dimension internationale quand les Etats-Unis, par la voix de son Secrétaire d’Etat Mike Pompéo ont accusé l’Iran d’avoir coordonné ces attaques, mais Téhéran évoque des accusations «insensées». Donald Trump lui-même a évoqué la possibilité de représailles militaires, sans désigner pour autant l'auteur des attaques. Le président américain a par ailleurs autorisé l'utilisation de réserves stratégiques américaines de pétrole après les frappes, la plus large réserve de pétrole dans le monde : 645 millions de barils stockés sur les côtes de la Louisiane et du Texas.
Un royaume vulnérable
Mais derrière les déclarations enflammées et l’escalade, devant laquelle de nombreux pays ont appelé à la retenue, ces attaques sur des sites pétroliers saoudiens sont un coup dur porté au royaume. Si l’on ne connait pas encore exactement l’ampleur des dégâts, elles viennent montrer que le pays est vulnérable. Un mauvais signe pour le prince héritier Mohamed Ben Salmane, qui a engagé son pays dans une transformation économique accélérée.
Nous avons recueilli le témoignage d’un ingénieur français, travaillant dans le secteur du pétrole; il forme ses homologues saoudiens du groupe Aramco et effectue de fréquentes visite en Arabie Saoudite. Il nous explique en quoi consistent ces sites pétroliers et les risques potentiels pour la politique du leader saoudien.
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