Colombie: le processus de paix est-il mort ?
Entretien réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican
Cette annonce du commandant Ivan Marquez vient assombrir les espoirs de paix dans le pays. L’ancien numéro deux des Farc (les Forces armées révolutionnaires de Colombie), qui avait été le chef de la délégation rebelle aux négociations de paix menées pendant quatre ans à Cuba avec le gouvernement de Juan Manuel Santos annonce la poursuite des opérations de guérilla. Il s’agit, affirme t-il d’ «une en réponse à la trahison par l’État des accords de paix de la Havane» ayant permis le désarmement en 2017 de quelque 7 000 combattants des Farc, transformées en parti politique.
Le président colombien a aussitôt réagi. Ivan Duque a promis 880 000 dollars de récompense pour la capture de chacun des dissidents apparus dans la vidéo. «La Colombie n'accepte aucune menace, d'aucune sorte, encore moins de la part de trafiquants de drogue» a-t-il averti. La Juridiction spéciale de paix (JEP), chargée de juger les crimes commis pendant la confrontation armée, a donné l’ordre d’arrêter ces anciens chefs rebelles.
Un groupe réduit d'ex-combattants
Le chef du parti FARC, Rodrigo Londoño, alias «Timochenko», a lui dénoncé un «coup bas» estimant que la grande majorité des Farc restaient dans le processus de paix. Ils représenteraient 90% selon l’ancien président Santos qui a appelé à «réprimer les déserteurs». Les Nations unies ont elles aussi tempéré cette annonce, tout en la condamnant. L’ONU indique qu’il s’agit d’«un groupe réduit d’ex-combattants».
Le processus de paix est-il mort en Colombie ? Assiste-t-on à la naissance d’une nouvelle forme de guérilla unissant Farc dissidents et membres de l’ELN ? L’analyse de Frédéric Massé, spécialiste de la Colombie.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici