L'avenir incertain des négociations entre Washington et les Talibans
Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican
Le 11 septembre, la date est symbolique, une roquette a touché un mur du ministère afghan de la Défense, proche de l’ambassade américaine à Kaboul. Les Talibans avaient averti mardi qu'ils continueraient les combats si les Etats-Unis abandonnaient réellement les discussions, qui prévoyaient notamment un retrait des troupes américaines d'Afghanistan. Les insurgés islamistes sont passés à l'action.
L'attaque de ce mercredi est en effet la première dans la capitale afghane depuis l'annonce du président américain. Samedi 7 septembre, après un an de négociations à Doha au Qatar et alors que celles-ci semblaient sur le point d'aboutir, Donald Trump a mis fin aux pourparlers avec les Talibans.
Dans la foulée, le président américain révélait et annulait sur twitter des discussions directes prévues dimanche 8 septembre à Camp David avec le président afghan, puis avec des chefs talibans. Le principe même d'une rencontre avec les Talibans aux Etats-Unis dans le lieu de villégiature des présidents américains, là où l'Egypte et Israël s'engagèrent sur des conditions de paix en 1978, souleva de vives réactions chez certains Républicains, à quelques jours du 18e anniversaire des attentats du World Trade Center, le 11 septembre 2001.
L'accord sur le point d'être conclu prévoyait un début de retrait des troupes américaines d'Afghanistan, en échange de garanties de la part des Talibans, d'une «réduction de la violence» et de l'ouverture de négociations de paix directes avec les autorités de Kaboul, ce à quoi les insurgés s'étaient jusqu'ici toujours refusés.
Aujourd'hui, les négociations entre Américains et Talibans sont-elles définitivement enterrées ? Les explications de Georges Lefeuvre, chercheur associé à l’IRIS, consultant indépendant et spécialiste de la région.
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