Journée à risque pour le président équatorien
Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican
Des centaines d’indigènes et de paysans équatoriens ont marché ces derniers jours en direction de Quito, certains armés de bâtons et le visage masqué, ils rejoignent les protestations contre une hausse massive des prix du carburant, décidée par le gouvernement du président Lenin Moreno. Une réforme obligatoire pour pouvoir bénéficier de l’aide du FMI.
Ce mercredi 3 octobre, une grande journée de manifestation dans la capitale et de grève dans tout le pays, plusieurs syndicats du pays seront de la partie, la journée risque d’être émaillée de violences. Lundi, déjà, des incidents ont éclaté entre manifestants et force de l’ordre aux abords du siège du gouvernement, dans un quartier historique de la capitale, bloqué par la police. Craignant des débordements, le président a annoncé la même journée le transfert du gouvernement à Guayaquil la deuxième plus grande ville du pays.
Le renversement… Presque une tradition
«En Equateur, l’hypothèse du renversement n’est jamais à exclure», détaille Marie-Esther Lacuisse, chercheuse associée au CREDA, le centre de recherche et de documentation sur les Amériques, «cette décision politique peut coûter très cher au président», qui prend des risques à ne pas revenir sur sa décision.
Entre 1996 et 2004, aucun président n’a su terminer un mandat, destitué par le Parlement ou renversé par la rue. En janvier 2000, le président Jamil Mahuad avait été renversé à la suite de violentes manifestations indigènes auxquelles avait participé la Confédération des nationalités indigène de l'Équateur (Conaie) dans un contexte de crise économique. Pour répliquer au gouvernement, la Conaie a annoncé elle aussi dimanche «un état d'urgence dans tous les territoires indigènes».
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