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Des militaires libanais portant des roses offertes par les manifestants à Nabatieh, au sud du Liban, le 24 octobre 2019. Des militaires libanais portant des roses offertes par les manifestants à Nabatieh, au sud du Liban, le 24 octobre 2019. 

Manifestations au Liban : les dirigeants chrétiens solidaires du peuple

Les chefs religieux chrétiens soutiennent les raisons des protestations qui secouent le pays depuis le 17 octobre dernier contre la corruption et la mauvaise gouvernance, mais ils appellent les manifestants à éviter la violence et à ne pas être exploités. Un appel conjoint en ce sens a été lancé à l'issue d'une réunion qui s'est tenue à Bkerké, au siège du Patriarcat maronite, en présence de responsables catholiques, orthodoxes et protestants.

Les responsables des Eglises et des communautés chrétiennes présentes au Liban rendent hommage «au peuple qui a manifesté son unité» et appellent à « embrasser et protéger la révolte légitime de nos enfants », en soulignant l'urgence «que le pouvoir et le gouvernement répondent à leurs revendications nationales». Ce sont les passages les plus marquants de l'appel lancé par les Patriarches et les représentants des communautés chrétiennes qui se sont réunis mercredi 23 octobre pour tenter d'exprimer une position commune face aux manifestations de masse contre le gouvernement et les dirigeants politiques qui secouent le pays du Cèdre.

Le plan Hariri: un premier pas positif, mais insuffisant

Les hauts représentants des Eglises et des communautés chrétiennes assument un rôle prophétique, face à une classe politique décrédibilisée: «Nous avions prévenu que ce qui se passait aujourd'hui allait arriver, mais les gouvernements qui se sont succédés ont ignoré nos appels», soulignent-ils.

La déclaration, lue par le patriarche maronite Boutros Bechara Rai, exprime également des considérations sur les propositions de réforme et les mesures économiques préparées par le gouvernement de Saad Hariri pour tenter de répondre aux exigences du peuple: «Le plan de réforme est un premier pas positif, mais il est nécessaire de réorganiser le gouvernement» et de constituer «une administration dirigée par un peuple compétent et patriote» a-t-il affirmé.

«Nous demandons au chef de l'Etat d'entamer immédiatement des consultations avec les responsables politiques pour prendre les mesures nécessaires afin de répondre aux besoins de la population», ajoutent les chefs religieux chrétiens dans leur appel.

Les manifestants ne doivent pas être instrumentalisés

S'adressant aux manifestants, les dirigeants des Eglises libanaises et des communautés chrétiennes leur ont demandé d'éviter les manœuvres de ceux qui veulent exploiter leur cri, d'éviter d'attribuer aux manifestations populaires les caractéristiques d'un mouvement de coup d'Etat, et de protéger le lien qui unit le peuple à l'armée et à l'appareil sécuritaire.

Dans l'après-midi du mercredi 23 octobre, le Président libanais Michel Aoun a eu une conversation téléphonique avec le Patriarche maronite Bechara Rai pour discuter avec lui du contenu de l'Appel de Bkerké, ont rapporté les médias nationaux. Le cheikh Abdel Latif Darian, Mufti de la République libanaise, a également pris part à la rencontre des dirigeants ecclésiastiques libanais dans des circonstances exceptionnelles.

Le mécontentement populaire, qui est en grande partie enraciné dans la crise économique du pays, a été déclenché par les nouvelles taxes préparées par le gouvernement sur l'utilisation de Whatsapp et d’autres moyens de communication.

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24 octobre 2019, 17:51