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Samedi 30 novembre à 18h, le Colisée à Rome sera illuminé aux couleurs de la lutte contre la peine de mort. Samedi 30 novembre à 18h, le Colisée à Rome sera illuminé aux couleurs de la lutte contre la peine de mort.  

Des monuments du monde entier illuminés contre la peine de mort

Attraper le regard pour éveiller les consciences. L’opération «Villes pour la vie» de Sant’Egidio se déroule ce samedi, comme chaque année le 30 novembre, pour commémorer la date à laquelle, en 1786, le Grand-Duché de Toscane fut le premier État à abolir la peine de mort de son système juridique. Cette année, des monuments s'illumineront dans plus de 2 000 villes pour dire non à la peine capitale.

Berlin, Barcelone ou Milan... 2 340 villes participent cette année à l’opération «Villes pour la vie» organisée par Sant’Egidio. À Rome, où se trouve le siège de la communauté catholique, le Colisée, monument symbole de la Ville éternelle, s’illuminera à partir de 18 heures pour dire non à la peine de mort. À travers le monde, des centaines de monuments seront illuminés, «signe tangible d'adhésion à la plus grande mobilisation planétaire contemporaine, née dans le but d'indiquer une forme supérieure et plus civilisée de justice», détaille Sant’Egidio. 

Pour un monde sans la peine de mort 

Actuellement, la peine de mort est appliquée sur tous les continents sans exception. Si 106 pays l’ont officiellement abolie, 690 exécutions ont néanmoins été recensées dans 20 pays en 2018, selon l'organisation Amnesty International. Partant de ce triste constat, la communauté Sant’Egidio organisait vendredi 29 novembre sa 12ème rencontre internationale des ministres de la Justice à la Chambre des députés à Rome. 

Un forum organisé pour réfléchir aux moyens de parvenir à l’abolition progressive de la peine de mort et lutter contre les exécutions extrajudiciaires et les lynchages. Selon Mario Marazziti, député italien et membre de la Communauté de Sant’Egidio, les dirigeants doivent avoir le courage d’abolir la peine de mort. «La réponse d'un leadership illuminé, ayant le courage de guider son peuple et non de suivre les sondages, pourrait être celle-ci : "nous ne serons jamais comme les meurtriers, jamais comme eux ; jamais la mort, toujours la vie"». 

Une condamnation immorale

Un sujet qui n’échappe pas à la vigilance du Saint-Père, comme il le rappelait dans le vol reliant Tokyo à Rome après son voyage en Asie, le 26 novembre dernier: «La peine de mort ne peut être appliquée, elle n'est pas morale. Ceci doit être relié à une conscience qui se développe. Par exemple, certains pays ne peuvent pas l'abolir en raison de problèmes politiques, mais ils la suspendent, ce qui est une façon de condamner à la prison à vie sans le déclarer. Mais la condamnation doit toujours être en vue d’une réintégration, une condamnation sans fenêtre d'horizon n'est pas humaine. Même pour la réclusion à perpétuité, il faut penser à la façon dont le condamné à perpétuité peut être réinséré, à l'intérieur ou à l'extérieur».

A la fin de l’année dernière, près de 20 000 personnes se trouvaient dans les couloirs de la mort à travers le monde. L’Irak, le Vietnam, l’Arabie saoudite et l’Iran sont les pays procédant au plus grand nombre d’exécutions, selon Amnesty International. Certains pays comme le Botswana, le Soudan et la Thaïlande ont même repris l’an dernier leurs exécutions. À noter cependant, quelques lueurs d’espoir: la suppression de la peine de mort cette année au Burkina Faso, ou des moratoires officiels déclarés sur la peine capitale en Gambie et en Malaisie. 

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30 novembre 2019, 16:00