Réforme des retraites en France: le regard d'un syndicaliste chrétien
Transports à l'arrêt, écoles fermées, mobilisation des retraités, étudiants et enseignants avec 250 manifestations prévues en France: le bras de fer s'est engagé jeudi 5 décembre avec le pouvoir autour de la future réforme des retraites, promesse phare d'Emmanuel Macron pour son quinquennat.
À l'origine de l'appel, le futur «système universel» de retraites par points, censé remplacer les 42 régimes existants (fonctionnaires, privés, régimes spéciaux, complémentaires). Un système ainsi «plus lisible et plus juste» selon l’exécutif, une «précarisation» des retraités selon les opposants. La mobilisation française s’annonce déjà forte et durable et réveille le spectre du mouvement de grève de 1995, qui avait paralysé le pays pendant un mois et contraint le gouvernement d'alors à reculer sur la réforme.
Chacun devrait «vivre décemment de sa retraite», explique Joseph Thouvenel, secrétaire confédéral de la CFTC, la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens. Une réforme de retraite «juste» est une réforme basée sur le précepte de Saint-Thomas d’Aquin, détaille le syndicaliste, «chacun de part son labeur doit pouvoir vivre dignement avec sa famille, et épargner».
Place du syndicalisme chrétien
Dans une France de plus en plus sécularisée, quel est alors la place du syndicalisme d’inspiration chrétienne ? «Nous recherchons ce qui le plus juste, non pas à l’instant présent mais dans la durée», avance Joseph Thouvenel. Et pour ce, le sens du collectif prime et puisque chacun a désormais conscience de vivre sur la même planète, il faut également être co-responsables dans les sujets socio-économique.
Panne de l'ascenseur social
Joseph Thouvenel, qui vient de publier un ouvrage sur les 100 ans de la CFTC, 100 ans de syndicalisme chrétien, et après, estime qu’aujourd’hui, certains Français développent une peur vis-à-vis du futur, ils se disent que leurs enfants vivront moins bien qu’eux, «alors qu’historiquement, les générations précédentes prenaient l’ascenseur social et chacun pouvait se dire “moi c’est peut-être difficile mais ca sera mieux pour mes enfants”».
Pour lutter contre la désespérance, il faut ainsi une société qui permet à tous d’accéder à la transcendance.
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