La Russie étend son empire gazier en Asie
2 000 kilomètres de tuyaux qui relient la Sibérie orientale à la frontière chinoise, c’est le pari colossal du premier gazoduc russo-chinois lancé lundi par les chefs d'État des deux pays. Un projet intitulé «Force de Sibérie» qui symbolise le partenariat stratégique entre Pékin et Moscou dans le domaine énergétique, les besoins de la Chine augmentant en raison de son développement économique.
Jusqu'ici, les ventes de gaz russe à l'Europe et la Turquie assuraient l'essentiel du chiffre d'affaires de Gazprom, clients traditionnels de l'héritier du ministère soviétique du Gaz. Le géant étatique du gaz lancera dans les toutes prochaines semaines deux autres tubes.
Le germano-russe Nord Stream 2 est sans doute le plus controversé, s'agissant d'un deuxième gazoduc passant sous la mer Baltique afin de contourner l'Ukraine, pays de transit du gaz russe vendu en Union européenne.
Le projet divise l'UE, certains Etats comme la Pologne ou les pays baltes dénoncent le danger d'une trop grande dépendance énergétique envers Moscou et l'abandon de l'ami ukrainien en guerre contre des séparatistes pro-russes.
Plus au sud, dès janvier, un autre gazoduc, celui-là russo-turc, contournera l'Ukraine. TurkStream symbolise la bonne entente entre Moscou et Ankara, mais aussi les tensions croissantes entre la Turquie et ses alliés au sein de l'Otan, qu'ils soient Américains ou Européens.
Francis Perrin, chercheur à l’IRIS sur les problématiques énergétiques, nous décrypte les enjeux de cette hégémonie gazière russe.
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