Noël à Bethléem : l’homélie de Mgr Pizzaballa
Le sens de Noël est toujours le même : c’est le Christ, Fils de Dieu et Dieu, notre Sauveur et Seigneur, qui se fait homme et naît pauvre à Bethléem. Nous célébrons un Dieu qui depuis toujours est à la recherche de l’homme et qui, à Noël, a décidé de s’incarner et d’habiter parmi nous», a souligné le franciscain italien, chargé d’administrer le Patriarcat latin depuis 2016.
«Il peut sembler étrange que le passage de l’Évangile qui raconte la naissance du Sauveur, le Christ, le Seigneur, ait pour protagonistes des bergers. Lorsqu’une personne importante naît, on prévient généralement les personnes importantes», a-t-il remarqué. Mais ces bergers se mettent en mouvement «parce qu’eux, ceux-là même qui ne comptaient pour rien, qui étaient méprisés et marginalisés, sont les premiers bénéficiaires d’un cadeau qui est pour tous».
« Lorsque l’ange se présente aux bergers, il est dit que “la gloire de Dieu les a enveloppés de sa lumière”», a remarqué Mgr Pizzaballa. «C’est précisément le mystère de Noël : Dieu s’est revêtu de notre humanité pour nous remettre le vêtement qu’il avait toujours pensé pour nous, celui de sa gloire, de sa propre vie. Un habit que l’homme avait perdu, s’éloignant de sa relation avec Dieu. Avec sa désobéissance, en effet, l’homme s’était habillé de ténèbres.»
Sortir des sécurités artificielles et se rendre disponible aux surprises de Dieu
«Noël est à rechercher et on ne le rencontre pas si on reste fermés et toujours calfeutrés dans notre sécurité. On pourrait dire que Noël est le jour où nous sommes appelés à nous interroger à nouveau sur notre situation : Sommes-nous avec les bergers en chemin, à la recherche de l’Emmanuel, de Dieu-avec-nous, dans nos vies et dans la vie du monde. Ou sommes-nous aussi enfermés dans nos palais ?J’adresse cette question d’abord à moi-même et à notre Église», a souligné Mgr Pizzaballa.
«Pour que cette lumière nous illumine, nous devons laisser l’enfant de Bethléem vaincre nos résistances intérieures, nos peurs et gagner nos cœurs, a-t-il exhorté. Les bergers de l’Évangile étaient libres, et ils ont immédiatement accueilli le message des anges. Les pauvres de l’Évangile ont cette liberté, qui nous manque peut-être.»
L’administrateur du Patriarcat s’est inquiété de la résignation de beaucoup de chrétiens face aux fractures de la société, à la violence, aux conflits, aux injustices.
Il a toutefois aussi souligné le rôle positif joué par ceux qui, à leur échelle, se mettent en mouvement, au service des plus petits. «Je pense à ceux qui passent leur vie au service des personnes en situation de handicap dont personne ne veut, aux écoles où nos jeunes chrétiens et musulmans grandissent ensemble, aux nombreuses initiatives de solidarité qui surgissent continuellement au sein de nos communautés dans tout notre diocèse». Mgr Pizzaballa a reconnu que «ce sont eux, en somme, qui, comme les bergers de Bethléem, se mettent en route, défiant la peur, le soupçon et l’incrédulité, pour rencontrer, aimer, l’Emmanuel, où qu’il soit et qui qu’il soit».
Célébrer la Nativité chaque jour
«Ici en Terre Sainte, et pas seulement aujourd’hui, mais chaque jour de l’année, il y a encore beaucoup de gens qui célèbrent la Nativité de Jésus de cette manière. Et à eux vont nos remerciements les plus sincères et nos encouragements pour continuer à être l’espérance pour nous tous», s’est réjoui Mgr Pizzaballa, avait de se pencher sur la figure de l’Enfant Jésus.
«Un enfant peut inspirer de la tendresse et un sourire à tout le monde, même au cœur le plus dur. Ce sourire et cette tendresse font partie de la gloire avec laquelle les anges ont enveloppé les bergers. Que l’enfant de Bethléem éveille en nous tous une telle tendresse et nous redonne le sourire. Même s’il ne résout pas tous nos problèmes, cet enfant nous rendra certainement heureux. Joyeux Noël !», a conclu l’administrateur apostolique.
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