Le Soudan du Sud déchiré par des violences intercommunautaires
Marine Henriot - Cité du Vatican
Dans le centre du pays s’affrontent les communautés Gak et Manuer. Selon les autorités sud-soudanaises, le motif des attaques et des représailles n’est pas clair, mais dans la région les conflits entre les communautés, et notamment entre des éleveurs nomades et agriculteurs sédentaires sont légions. Des luttes pour l’accès aux terres, accrus cet automne par des inondations, les crues saisonnières ont été inhabituellement fortes. Entre 600 000 et 800 000 personnes ont été déplacées, selon Médecins sans frontières.
Des conditions météorologiques qui rendent d’ailleurs difficile le déploiement des troupes. À cause des pluies diluviennes, les routes étaient impraticables et les soldats de la Minuss, la mission des Nations unies au Soudan du Sud, les routes étaient impraticables et les militaires ont dû arriver en hélicoptères.
Un pays au bord de l'abîme
Des affrontements qui remettent en cause l’accord de paix signé il y a tout juste un an entre les deux communautés Gak et Manuer et qui ravivent le spectre de la guerre civile, toujours sous-jacente dans le pays. Au niveau national, les deux frères ennemis du Soudan du Sud, Salva Kiir et Riek Machar ont signé un accord sur le partage du pouvoir en novembre 2018. Mais le processus de paix tarde à être appliqué. Le président et son principal adversaire se sont donnés 100 jours, le 12 novembre dernier, pour mettre en place un gouvernement d’union.
En avril 2019, le président Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar participaient à une retraite spirituelle pour la paix, organisée par le Saint-Siège. Le Pape François avait alors eu un geste fort : baiser les pieds des deux belligérants. Dimanche 10 novembre, à l’issue de la prière de l’Angélus, François a fait part une nouvelle fois de son envie de se rendre au Soudan du Sud l’année prochaine, rappelant son «affection particulière» pour ce pays déchiré par une guerre civile après des années de conflit pour l’indépendance.
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