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Dans les environs de Sanaa, la capitale yéménite, des gens attendent pour être rationnés en nourriture, le 3 décembre 2019. Dans les environs de Sanaa, la capitale yéménite, des gens attendent pour être rationnés en nourriture, le 3 décembre 2019.  

Yémen: la solution doit être fédérale, estime Mgr Hinder

Après un accord signé sous l’égide de l’Arabie Saoudite début novembre, le gouvernement yéménite s’est réinstallé à Aden, la ville forte du sud du pays. Un premier pas vers la stabilité du Yémen, mais situation reste encore très confuse, explique Mgr Hinder, vicaire apostolique d’Arabie méridionale, qui plaide pour une solution politique qui prendrait en compte l’aspect fédéral du pays.

Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican

Il y a tout juste un mois, un accord sur le partage du pouvoir était signé entre les séparatistes du Sud et les fidèles au gouvernement yéménite, sous l’égide de l’Arabie Saoudite. Un accord qui a permis, le 18 novembre, le retour du Premier ministre à Aden, la ville forte du sud, accompagné de quatre membres du gouvernement. La feuille de route de l’accord signé prévoit la formation d'un nouveau cabinet de 24 ministres avec une représentation égale entre les partis et le placement des forces armées des deux camps sous l'autorité des ministères de la Défense et de l'Intérieur.

Une clarté sur le papier, mais dans les faits, la situation «reste très compliquée», déplore Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique d’Arabie méridionale, «on ne sait pas exactement où sont les vrais progrès et quel sera le résultat final». La réalité sur le terrain donne raison au vicaire apostolique, ce jeudi 5 décembre, de nouveaux combats entre les soldats fidèles au gouvernement et les séparatistes ont tué un commandant séparatiste. Des violences qui mettent une nouvelle fois à mal le processus de stabilisation. 

Une solution qui prend en compte les particularités de chaque région 

Pour une paix durable, «il ne faudrait pas quelqu’un perdre la face», éclaire Mgr Hinder, il s’agit alors de trouver une solution où chacun est gagnant, «au moins partiellement», une victoire complète d’un parti ou de l’autre mènerait à un échec. 

Par ailleurs, le Yémen est un pays jeune, unifié en 1990, et chaque région à ses particularités, qu’il faut respecter pour espérer installer une certaine stabilité, plaide le vicaire apostolique.

Silence de la communauté internationale 

La guerre au Yémen a tué, selon diverses organisations humanitaires, des dizaines de milliers de personnes, essentiellement des civils, depuis l'intervention en 2015 de l'Arabie Saoudite et ses alliés.

Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance, selon l'ONU qui évoque régulièrement la pire crise humanitaire en cours dans le monde et dénonce les «crimes de guerre» commis par toutes les parties.

Mgr Hinder déplore le silence de la communauté internationale, «génée, car elle sait très bien qu’elle est impliquée dans cette guerre». «Et puis évidemment c’est loin, le Yémen rarement dans l’histoire était le centre de l’attention, c’est derrière une montagne pour les Européens», soupire Mgr Hinder.

Interview de Mgr Hinder

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05 décembre 2019, 13:10