Les obsèques du général Soleimani mobilisent la foule en Iran
Les Iraniens se sont déplacés en masse à Téhéran, noire de monde, pour honorer Qassem Soleimani, figure charismatique et très populaire en Iran, tué vendredi à Bagdad avec son lieutenant irakien et huit autres personnes.
Le guide suprême Ali Khamenei a présidé une courte prière des morts à l'Université de Téhéran, devant les cercueils contenant les restes de Soleimani et de six de ses compagnons d’armes. Il faut remonter probablement plus de 30 ans en arrière, aux obsèques de l'imam Khomeiny, fondateur de la République islamique d'Iran, pour observer un tel rassemblement dans les rues de Téhéran
Estimée à «plusieurs millions» par la télévision d'Etat, la foule a vécu des temps de recueillement et de tristesse mais aussi des explosions de colère aux cris de «Mort à l'Amérique», et «Mort à Israël». Des drapeaux américains et israéliens ont été brûlés.
Le cortège funèbre s'est frayé difficilement un passage au milieu de la foule pour parvenir à la place Azadi, d'où le cercueil de Soleimani a été transféré par avion dans la ville sainte chiite de Qom pour une cérémonie. Mardi le général sera enterré à Kerman sa ville natale.
Le régime iranien a promis une «riposte militaire», une «dure vengeance», d'une nature qui n'est pas encore connue. Le territoire irakien, où les intérêts irakiens et américains sont parfois imbriqués, semble plus que jamais une poudrière.
Tensions autour du nucléaire iranien
Dans ce contexte explosif, l'Iran a annoncé dimanche la «cinquième et dernière phase» de son plan de réduction de ses engagements pris dans l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien, affirmant qu'il ne se sentait plus tenu par aucune limite «sur le nombre de ses centrifugeuses».
Toutefois le point de non-retour n’a pas encore été franchi. À Vienne, l'AIEA temporise en assurant être «au courant de l'annonce» iranienne mais en soulignant que ses «inspecteurs continuent de mener des activités de surveillance» en Iran.
Le président américain Donald Trump, qui s'est retiré unilatéralement en 2018 de l'accord, a réaffirmé dans un tweet qu'il ne laisserait pas l'Iran se doter de l'arme nucléaire. Encore parties au pacte, les Européens, pour leur part, ont dit «regretter profondément» l'annonce iranienne sur la levée de toute limite sur l'enrichissement d'uranium.
Face à la crise entre Téhéran et Washington, les tractations diplomatiques se poursuivent, avec notamment une rencontre ce vendredi des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne. Samedi, la chancelière allemande Angela Merkel rencontrera à Moscou le président russe Vladimir Poutine.
(avec AFP)
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici