Téhéran reconnaît avoir abattu l’avion ukrainien par erreur
Hélène Destombes - Cité du Vatican
Le Boeing 737 a été pris pour un «avion hostile», «un missile de croisière», argumente l'armée iranienne. La décision d’intervenir a été prise par un soldat sans pouvoir obtenir la confirmation d'un ordre de tir à cause d'un «brouillage» télécom, selon les affirmations d'un général iranien. Il s'agit d'une «erreur humaine» et le responsable «va être traduit immédiatement en justice» précise l’état-major des forces armées iraniennes soulignant que les faits se sont déroulées dans une situation délicate. Une référence à la crise déclenchée par la mort, le 3 janvier dernier, du général iranien Soleimani, tué par un drone américain. Le ministre des affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif tout en présentant des «excuses» au nom de son pays a d’ailleurs pointé la responsabilité de l'«aventurisme américain» dans ce «désastre».
Le président iranien Hassan Rohani a lui déploré «une grande tragédie et une erreur impardonnable». Et le guide suprême d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a exhorté à prendre les mesures nécessaires «pour éviter la répétition de pareil accident». Après avoir catégoriquement rejeté toute responsabilité dans cette catastrophe Téhéran opère donc une spectaculaire volte-face. Mais après ce mea culpa, le Canada et l’Ukraine réclament à présent une enquête approfondie pour que soient établies les responsabilités. Le président ukrainien doit s’entretenir dans l’après-midi de ce samedi avec son homologue iranien avant de s’adresser à son peuple.
(Avec l’AFP)
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