Des milliers d’Allemands s'unissent contre le racisme après l’attentat de Hanau
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
À Hanau, mais aussi à Hambourg, à Berlin, et dans une cinquantaine d’autres villes, des milliers d’Allemands ont fait bloc contre un ennemi commun : la haine. Sur les lieux du drame, le président de la République Fédérale d’Allemagne, Frank-Walter Steinmeier est venu les encourager: «Nous sommes solidaires, nous voulons vivre ensemble et nous le montrons encore et toujours, a-t-il déclaré, c’est le remède le plus fort contre la haine». Un peu plus tôt, la chancelière Angela Merkel a dénoncé «le poison» du racisme, faisant le lien avec d'autres attentats d'extrême droite depuis 20 ans dans le pays.
Le développement de groupuscules d'extrême droite
Deux décennies marquées par la montée en puissance de groupuscules néonazis: plus de 12 700 extrémistes de droite jugés «dangereux» sont actuellement recensés par les autorités allemandes. Une douzaine a été arrêté la semaine dernière, soupçonnée de planifier des attaques de grande ampleur contre des mosquées. On peut aussi rappeler ce meurtre d'un élu allemand pro-migrants, membre de la CDU, en juin dernier. Dans son allocution, Angela Merkel a aussi évoqué les meurtres de neuf personnes d'origine immigrée et d'une policière commis entre 2000 et 2007 par le trio néonazi “Clandestinité nationale-socialiste” (NSU).
Le diocèse encourage les initiatives de rencontre
La menace croissante du terrorisme d’extrême-droite inquiète la population. Hier à Hanau, certains critiquaient le manque d’efficacité de l’État dans la lutte contre ce phénomène, comme le rapporte RFI. Même reproche de la part de la Confédération des communautés du Kurdistan en Allemagne, accusant les dirigeants allemands de ne pas «résolument combattre le terrorisme d'extrême droite».
Interrogé par la rédaction italienne de Radio Vatican, Mgr Michael Gerber, évêque de Fulda, le diocèse dont fait partie Hanau, s’est quant à lui dit profondément secoué suite au drame. Il a rappelé l’importance de créer des espaces de rencontres, d’abord au sein de l’Église, sur un territoire qui accueille de nombreux migrants. «Nous avons la possibilité de vivre quelque chose d’exemplaire, a-t-il souligné, qui on l’espère puisse irradier dans la société et motiver d’autres personnes».
(Avec AFP)
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