Asia Bibi veut demander l’asile politique à la France
Vivre en France «est mon désir» : c’est ce qu’Asia Bibi a déclaré lors de sa première interview en France au micro de la radio RTL lundi. La Pakistanaise, qui a trouvé refuge au Canada, après avoir été définitivement acquittée par la Cour suprême du Pakistan, cherche depuis plusieurs semaines un pays pour l’accueillir définitivement. Ottawa ne lui concède l’hospitalité que jusqu’en décembre.
«La France est le pays où j’ai reçu une nouvelle vie» a-t-elle poursuivi, en référence à la journaliste française Anne-Isabelle Tollet avec laquelle elle a écrit son autobiographie, «Enfin libre !». «Évidemment j’ai le désir que le président entende ma demande» d’asile, ajoute-t-elle. Elle aura déjà l’occasion d’aborder ce sujet avec la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui doit lui remettre ce mardi le diplôme d’honneur de la Ville de Paris qui lui avait été décerné en 2014 alors qu’elle était incarcérée.
Du côté de l’Élysée, on assure que «la France est prête à accueillir Mme Asia Bibi et sa famille en France si tel est leur souhait». «Depuis sa condamnation en 2010 pour délit de blasphème, la France a été mobilisée aux côtés d’Asia Bibi» a ajouté la présidence.
Dans un entretien accordé au quotidien La Croix, Asia Bibi dit se sentir «libre mais quand même menacée». «Je continue de recevoir des menaces de mort de mon pays. De la part des talibans, tout est possible» explique-t-elle. Elle salue le Canada qui l’a accueillie ainsi que le député slovaque Ján Figel, qui est l’envoyé spécial de l’Union européenne pour la promotion de la liberté religieuse.
Pour l’instant, cette femme d’une cinquantaine d’années, tente de retrouver la santé avant de s’engager «pour aider les personnes accusées de blasphème et détenues au Pakistan.» «Comme Anne-Isabelle Tollet l’a fait pour moi, je veux contribuer à la libération de ces Pakistanaises et diffuser leur message à travers le monde» explique-t-elle encore au quotidien catholique.
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