Malgré un report des élections, la Guinée toujours secouée par les manifestations
Entretien réalisé par Olivier Bonnel-Cité du Vatican
De nouvelles manifestations ont eu lieu ce samedi 29 février en Guinée, malgré la décision la veille au soir du président Alpha Condé de repousser les élections législatives qui devaient se tenir ce dimanche dans le pays. Des partisans de l’opposition ont dressé des barricades dans la banlieue de Conakry, la capitale, et lancé des pierres contre la police. Elles sont dans la continuité des contestations qui depuis plus de quatre mois secouent le pays. L’opposition voit dans le référendum constitutionnel qu’Alpha Condé avait couplé au scrutin une manœuvre du président bientôt âgé 82 ans, pour briguer un troisième mandat à la fin de l'année.
Une «déclaration de guerre»
Sur Twitter, le principal opposant guinéen, Cellou Dalein Diallo, a estimé que le discours télévisé d'Alpha Condé vendredi soir s'apparente plus à une «déclaration de guerre à l'endroit de l'opposition qu'à une offre de paix et de dialogue». Contesté à l’intérieur, Alpha Condé a aussi perdu du crédit sur la scène africaine. La CEDEAO, la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, qui devait envoyer une mission pour discuter avec le chef de l’État, n’a pas été autorisée à venir dans le pays. L’Union africaine avait par ailleurs rappelé vendredi ses observateurs de Conakry, se disant «préoccupée par les récents développements».
Dans ce contexte explosif, le report des élections et l’idée de vouloir toujours organiser le référendum ne changeront rien aux problèmes du pays selon le chercheur indépendant François Patuel, spécialiste de la Guinée.
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