Le processus électoral en Guinée perd le soutien de l’OIF
C’est un coup dur porté à la crédibilité des élections législatives anticipées et au référendum constitutionnel de dimanche en Guinée. La Francophonie avait participé à une mission d’assistance du 10 novembre dernier au février à la demande de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), avec «pour objectif d’évaluer la mise en œuvre des recommandations de l’audit international» mené en 2018 par la même OIF, les Nations unies et l’Union européenne. À l’époque, près de deux millions et demi d’électeurs problématiques avaient été détectés dans le fichier de référence, celui de 2015.
Deux ans plus tard, et malgré les indications de l’OIF, de l’ONU et de l’UE, rien n’a changé ou presque. Les cas suspects figurent toujours dans le nouveau fichier établi en 2019 et qui servira aux deux scrutins du weekend prochain.
Mais la Francophonie ne ferme pas la porte à toute collaboration. Elle est toujours disposée à «soutenir toute initiative qui permettrait par la voix du consensus de favoriser le renforcement de la démocratie et la consolidation de la paix et de la cohésion sociale en Guinée».
Ce qui s’avère difficile : l’opposition au président Alpha Condé, suspecté de vouloir briguer un troisième mandat, se réjouit de cette critique de l’OIF, y voyant une confirmation de ce qu’elle qualifie de «mascarade». Depuis quatre mois, ses partisans manifestent contre le projet de réforme constitutionnelle. Trente personnes ont été tuées ainsi qu’un gendarme. D’où cette exhortation de l’OIF aux autorités guinéennes «d’agir rapidement pour éviter toute perte additionnelle de vies humaines et enrayer tout risque d’escalade vers la violence».
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