Traversées de la Manche : les passeurs capitalisent sur le Brexit
Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican
Sur les côtes françaises qui bordent la Manche, les contrôles de la police et de la gendarmerie se multiplient. Les autorités de l’Hexagone scrutent les plages, pour repérer des réfugiés prêts à se lancer dans la dangereuse traversée de la Manche. Mercredi 22 janvier, les autorités ont intercepté mercredi 24 migrants qui tentaient de traverser la Manche lors de deux opérations de secours en mer au large des côtes françaises, a indiqué la préfecture maritime.
Une route dangereuse avec un trafic dense
25% du trafic maritime mondial passe par le détroit du Pas-de-Calais. Sur des bateaux à moteurs surchargés ou même sur des jet-ski, les réfugiés côtoient des navires gigantesques. Un trafic intense auquel il faut ajouter des forts courant et une eau extrêmement froide. En 2019, 2 758 migrants tentant ces traversées avaient été secourus par les autorités françaises et britanniques, soit quatre fois plus qu'en 2018, selon la préfecture maritime. Quatre migrants avaient, eux, été retrouvés morts en mer et sur une plage française.
«C’est la perspective du Brexit qui pousse de plus en plus de migrants à tenter maintenant le tout pour le tout, parce que les passeurs leur font croire que cela sera plus difficile d’atteindre l’Angleterre après le Brexit», éclaire François Gemenne, chercheur en science politique et spécialiste de la gouvernance des migrations. Les passeurs poussent les réfugiés à croire qu’avec le Brexit, les frontières se fermeront du jour au lendemain, «l’Angleterre ne faisant pas partie de l’espace Schengen, il ne sera pas ni plus facile ni plus difficile d’y arriver après le Brexit». Mais l'argument est utilisé par les passeurs pour faire augmenter leurs prix.
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