Comment la Russie et la Turquie détiennent l’avenir de la Syrie
Entretien réalisé par Delphine Allaire – Cité du Vatican
Depuis la signature de la fragile trêve entre la Russie et la Turquie début mars, une légère accalmie se fait ressentir dans l’explosive région d’Idleb.
Cette province de 4 millions d’habitants, «pièce maitresse du conflit, loin d’être un épiphénomène», selon le politologue François Burgat, spécialiste du monde arabe au CNRS, illustre bien la dynamique de reconquête militaire du pouvoir central, et «que personne ne réussit à stopper».
Les enjeux syriens sont en effet sans conteste internationaux. Tant qu’aucun rapport de force interne à la Syrie ne s’exprime pas, les cartes essentielles du conflit sont détenues par les Russes et les Turcs, avance ainsi le chercheur, qui relève: «Si Moscou décide de se passer de Bachar Al-Assad et se désengage, on pourra alors imaginer une solution politique».
C’est en septembre 2015, que Moscou, principal allié du pouvoir de Damas, a entamé une campagne de frappes aériennes en soutien aux troupes du régime, en grande difficulté. Selon Moscou, 3 000 militaires sont déployés, en plus des avions, hélicoptères, navires de guerre et autres sous-marins. Plus de 63.000 militaires russes ont servi dans la campagne syrienne.
La Turquie a, elle, été impliquée dans le conflit dès 2011, hébergeant l'opposition politique et les responsables de l'opposition armée au régime de Bachar al-Assad.
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