Irak: de nouveaux tirs de roquettes contre une base américaine
Les roquettes se sont abattues sur la base de Taji, au nord de Bagdad, une immense installation devenue névralgique puisqu’elle accueille l’essentiel des troupes américaines de la coalition. Auparavant dispersées, elles ont été relocalisées là, après une succession d’attaques du même genre: on en compte 23 depuis fin octobre.
L’une d’elles, fin 2019, avait causé la mort d’un soldat américain et entraîné l’assassinat par les États-Unis du général iranien Qassem Soleimani, et de son lieutenant, commandant les brigades du Hezbollah, une faction chiite pro-Iran qui jure de bouter hors d’Irak les forces américaines. Ce sont justement ces brigades que Washington soupçonne d’être à l’origine des tirs de roquettes.
Mercredi, une attaque semblable a tué deux soldats américains et une infirmière britannique, attirant une riposte quasi-immédiate des Américains contre une base des brigades chiites.
Leurs frappes ont coûté la vie à plusieurs soldats irakiens. Bagdad, furieux, a convoqué dans la foulée les ambassadeurs américain et britannique, pour se plaindre de ce qu’il qualifie d’"agression". Cette flambée des violences n’arrange pas les affaires des autorités irakiennes, en plein marasme politique face à une révolte populaire inédite, désormais éclipsée par la crise du coronavirus. Ces tensions irano-américaines potentiellement explosives devront être gérées par un gouvernement démissionnaire non encore remplacé, et un Parlement totalement paralysé par ses divisions.
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