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Célébration religieuse pour la fête annuelle du diocèse d'Asmara Célébration religieuse pour la fête annuelle du diocèse d'Asmara 

Les évêques canadiens dénoncent les persécutions en Erythrée

Dans deux lettres adressées au gouvernement Canadien et à l’archevêque métropolitain d’Asmara, les évêques canadiens dénoncent la persécution des chrétiens en Érythrée et expriment leur solidarité avec la communauté catholique.

Jean Charles Putzolu, Cité du Vatican

Les violations des droits de l’homme et les persécutions dont sont victimes les catholiques ne peuvent rester sous silence. Le président des évêques du Canada a écrit deux lettres adressées au ministre canadien des affaires étrangères François Champagne, pour sensibiliser le gouvernement d'Ottawa au sort des catholiques et de toutes les autres communautés chrétiennes d'Érythrée, et l'autre à Mgr Menghesteab Tesfamariam, archevêque métropolitain d'Asmara, pour exprimer la solidarité de l'Église canadienne avec celle d'Érythrée, et dans laquelle il explique que c’est en partie «grâce à la présence de catholiques érythréens au Canada», que l’Eglise canadienne a pris conscience «des actions inacceptables prises par le gouvernement érythréen».

 

Depuis sa prise de position l’an dernier, demandant aux autorités de mettre en œuvre les réformes nécessaires pour arrêter l'hémorragie des jeunes qui continuent à fuir le pays africain par milliers chaque année, l’Église catholique érythréenne se retrouve dans la ligne de mire du président Isaias Afewerki. Ces dernières années, les autorités d'Asmara ont progressivement retiré à l'Église les écoles et les hôpitaux qui rendaient de précieux services dans un pays épuisé par des années de guerre avec l'Éthiopie voisine. Les protestations des évêques sont restées sans suite. Le dernier épisode, grave, remonte à février dernier, lorsqu'une délégation de la Conférence épiscopale éthiopienne dirigée par le cardinal Bérhaneyesus Demerew a été arrêtée pendant 16 heures à l'aéroport d'Asmara, puis relâchée, mais contrainte de retourner à Addis-Abeba.

Face à cette situation dramatique, le président de la Conférence épiscopale canadienne, Mgr Richard Gagnon, exhorte le ministre canadien des Affaires étrangères à entamer des démarches diplomatiques auprès des autorités d'Asmara, dénonçant la «poursuite» et même «l’escalade des de la persécution religieuse dans le pays, y compris la suppression des institutions religieuses», malgré les espoirs suscités en 2018 par l’accord de paix entre l’Érythrée et l’Éthiopie.

Ecoles et hôpitaux confisqués

En 2019, relève Mgr Gagnon, 21 hôpitaux et autres établissements médicaux catholiques, y compris les couvents situés sur les terrains des hôpitaux, ont été fermés de force par le gouvernement érythréen, privant des milliers de gens, en particulier des mères et des enfants en régions rurales, de soins de santé bien établis, nécessaires et efficaces.

La même année, plusieurs écoles privées appartenant aux chrétiens et aux musulmans ont été confisquées par le gouvernement érythréen; certaines ont été fermées, d’autres ont été forcées de devenir publiques ou de changer leurs doctrines et leurs politiques, par exemple en étant forcées de rester ouvertes les jours saints.

Citant un rapport américain sur la liberté religieuse, l’archevêque de Winnipeg dénonce une série de violations qui vont de l’emprisonnement arbitraire d’enfants à cause de leurs croyances religieuses, à l’interdiction qui empêche de petits groupes de croyants et croyantes de posséder des maisons, d’adorer ou de se rassembler, notamment pour des prières en groupe, en passant par la torture, la privation de nourriture et de soin et les tirs à balles réelles contre des manifestants pour les dissuader de toute résistance.

Mgr Richard Gagnon demande au ministre d’exercer une pression diplomatique sur Asmara pour la libération des personnes détenues à cause de leurs pratiques religieuses pacifiques, la restitution des propriétés de l’Église, la fin de la persécution religieuse, la cessation immédiate des crimes contre l’humanité ainsi que l’acceptation des visites sans restriction des rapporteurs de l’ONU et de la Croix-Rouge internationale.

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18 avril 2020, 17:27