Amérique centrale: l’appel d’organisations catholiques à la fin des expulsions
Dans une déclaration commune publiée ce week-end de Pâques, les 11 et 12 avril, les responsables des commissions migration des épiscopats de différents pays d’Amérique centrale ont demandé la libération des migrants détenus dans les centres de détention, invoquant des raisons sanitaires et humanitaires. Ils ont également exhorté les gouvernements à «promouvoir des actions concrètes pour protéger les droits des migrants et des réfugiés» et à «ne pas politiser» la crise sanitaire.
Les migrants, proie du crime organisé
Ainsi surtout au Mexique, les organisations catholiques s’inquiètent des expulsions sur son territoire de familles entières non mexicaines par les Etats-Unis, «à toute heure de la nuit», ce qui en fait «des proies faciles pour le crime organisé». Mexico pour sa part continue d'expulser des citoyens d'Amérique centrale, en particulier des Honduriens, vers le Guatemala, «violant ainsi le droit international et laissant ces citoyens honduriens sans aucune protection», poursuit cette déclaration.
D’autant plus que durant la crise, de nombreux refuges pour migrants ont fermé leur porte, assure Alberto Xicotencatl, directeur du refuge diocésain de Saltillo, près de la frontière américaine avec le Texas.
Les refuges gardent portes closes
«Les gens arrivent à la frontière américaine et se rendent compte qu'il y a beaucoup de sécurité et qu'il est impossible de l'approcher, alors ils veulent rentrer», a-t-il poursuivi, expliquant que beaucoup de personnes qui ont essayé d'atteindre les États-Unis reviennent frapper à la porte du refuge. Néanmoins, en raison des conditions sanitaires, ces personnes se voient bien recevoir nourriture et conseils, mais sont empêchées d’entrer pour laisser à l’isolement les réfugiés déjà pris en charge.
Les États-Unis poursuivent les expulsions
Malgré la pandémie en effet, les États-Unis n’ont pas suspendu les expulsions de migrants en situation irrégulière et arrêtés sur leur territoire.
Le service des douanes et de la protection des frontières américain a ainsi expulsé 6 319 personnes «vers leur dernier pays de transit», en utilisant les mesures d'urgence de santé publique mises en place le 21 mars dernier. Ce dernier pays de transit est bien le Mexique dans tous les cas sauf 13, selon les chiffres du gouvernement.
Face à cela, certains refuges au Guatemala par exemple sont eux aussi radicaux. Le refuge pour migrants Scalabrinian à Guatemala City a ainsi informé qu'il cesserait d'accueillir les migrants renvoyés des Etats-Unis pour demander l'asile au Guatemala, par «manque de ressources pour gérer les problèmes de santé potentiels».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici