Une marée noire affecte près de 100 000 personnes en Équateur
Manos Unidas, un organisme rattaché à l'Église catholique espagnole, qui travaille aux côtés du Front de défense de l'Amazonie (FDA), s’est associé à la déclaration du Réseau ecclésial panamazonien (Repam) qui dénonce «l'irresponsabilité de trois entreprises pétrolières pour ne pas avoir pris de précautions, par manque de prévention et d'informations claires et opportunes sur la rupture de deux oléoducs», survenue le 7 avril dernier, dans la province équatorienne d'Orellana.
La rupture a provoqué une marée noire dans la rivière Coca, qui a ensuite atteint le fleuve Napo et traversé la frontière du Pérou, touchant également les communautés indigènes du pays. On estime que quelque 97 000 personnes ont été touchées par la contamination des lits et des berges des rivières. Cette contamination les empêche désormais d'utiliser l'eau pour la boisson, la pêche, la cuisine et le nettoyage, dans une situation déjà rendue grave par la pandémie de coronavirus.
La marée noire affecte de nombreux villages
La catastrophe s'est produite près des chutes de San Rafael et a été révélée par des vidéos publiées sur les réseaux sociaux par les communautés vivant le long des rivières, alarmées par les marées noires qui avancent dans les eaux qui baignent leurs villages.
Manos Unidas critique le fait que les entreprises ont «ignoré les avertissements concernant la disparition des chutes de San Rafael en février dernier», ainsi que «les impacts environnementaux du projet hydroélectrique de Coca Codo Sinclair sur le lit de la rivière Coca et les déversements répétés de pétrole dans la région» et appelle les autorités à prendre des mesures immédiates pour fournir de l'eau et de la nourriture aux communautés touchées.
Soeur Digna Erazo, missionnaire et coordinatrice du Repam Équateur, a souligné que les communautés sont maintenant dans une situation de double vulnérabilité due à la pandémie de coronavirus, ainsi qu'au fait de ne pas avoir accès à l'eau potable pour boire, cuisiner, se désaltérer, pêcher et se laver, à une époque où surtout le lavage des mains est crucial. Les habitants sont obligés de chercher de l'eau et de la nourriture auprès d'autres populations, «ce qui les expose à une plus grande probabilité d'infection dans une région où il y a déjà des cas de coronavirus et où les centres de santé sont peu nombreux et très éloignés».
De graves difficultés d’approvisionnement
Les communautés sont confrontées à un grave problème d'approvisionnement en eau et en nourriture, mais en raison de la pandémie, il n'est pas possible d'évaluer avec précision la gravité de ce qu'il s'est passé.
Depuis le 20 avril, le Repam Équateur et la FDA travaillent avec la Confédération des nationalités indigènes de l'Amazonie équatorienne - la principale organisation indigène nationale - et visitent les communautés pour soutenir les familles et leur fournir des masques et du matériel d'illustration pour prévenir la transmission du coronavirus.
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