L’Arabie saoudite lance un plan d’austérité historique
Marine Henriot, avec agences - Cité du Vatican
Le royaume part d’un constat : avec la chute des prix de l’or noir, Ryad pourrait perdre la moitié de ses recettes fiscales liées au pétrole, qui assurent 70% les ressources de l’État. Il faut donc faire face à ce manque à gagner : avec ce plan d’austérité, le gouvernement espère engranger près de 25 milliards d’euros.
Un plan drastique pour la population saoudienne. A partir du 1er juillet la TVA mise en place il y a seulement deux ans passera de 5 à 15%, cette TVA était accompagnée d’une allocation mensuelle pour les ménages les moins favorisés. Toutes ces allocations vont disparaître. Un geste cependant de Ryad pour compenser l’effort demandé aux ménages : le prix de l’essence à la pompe sera divisé par deux.
Le plan Vision 2030 compromis
L’Arabie saoudite était pourtant en train de restructurer son économie pour la rendre moins dépendante du pétrole, mais trop tard, les mesures pour moderniser l’économie sont «annulées, étalées ou reportées», selon le ministre des Finances, Mohammad al-Jadaan.
Il est peu probable que les économies réalisées grâce à ces mesures d'austérité comblent l'énorme déficit budgétaire, qui, selon les prévisions du groupe saoudien Jadwa Investment, pourrait atteindre le chiffre record de 112 milliards de dollars cette année. Même les rêves du prince héritier Mohammed ben Salmane sont mis entre parenthèses. Son projet emblématique s’élevant à 540 milliards d’euros, la construction d’une mégalopole futuriste sur les bords de la mer rouge, paraît compromis.
Lundi, le ministère de l'Énergie a indiqué avoir demandé à Aramco le géant saoudien de l'énergie de réduire sa production d'un million de barils par jour à partir de juin, afin de soutenir les cours du pétrole.
Le royaume saoudien prévoit d'emprunter près de 55 milliards d'euros sur l'année pour financer son déficit budgétaire. Après avoir longtemps été excédentaire, le budget de l'État a constamment été dans le rouge depuis 2014. Le Fonds monétaire international (FMI) projetait en avril une contraction de 2,3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2020.
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