Plan de relance de l'UE: une opportunité de solidarité pour la COMECE
Dans un communiqué, la commission pour les Affaires sociales de la COMECE salue un plan ambitieux ; son adoption serait un «signe tangible que l’UE et ses membres ont repris le chemin de la solidarité», écrit Mgr Antoine Hérouard, président de cet organe de la COMECE. Une solidarité qui a fait défaut au plus fort de la crise, observe-t-il ; cette absence d’entraide conjuguée à la fermeture des frontières et à des «actions égocentriques» ont suscité la «déception» de nombreux citoyens à propos du projet européen. Mais si la crise sanitaire a mis en lumière les manquements de l’UE, ce plan présente une «perspective claire pour une Europe qui vise à s’unir».
L'idée d'un fonds de relance, qui permette à la Commission européenne d’emprunter 750 milliards d'euros sur les marchés et de les allouer aux États membres dans le besoin, résonne avec l’appel lancé par le Pape François dans son message Urbi et Orbi du 12 avril dernier ; il y appelait précisément à de «nouvelles preuves de solidarité» qui puissent passer par des «solutions innovantes».
Les discussions qui s’engagent désormais entre les États membres doivent être guidées par «le bien commun et l’esprit de solidarité» ; l’UE doit viser un accord qui «aide l’Europe à se remettre sur pied grâce à une justice écologique, sociale et contributive».
Justice écologique
La pandémie Covid-19 a révélé à la fois «notre dépendance ainsi que notre impact désastreux sur un écosystème très fragile». Elle montre aussi qu’il n’est pas trop tard pour agir. La COMECE incite donc à se montrer plus audacieux dans les projets de sauvegarde de la Maison commune. «Nous ne pouvons pas nous contenter de reconstruire nos anciens modèles et de rétablir nos habitudes ancrées, mais nous devons saisir l'occasion de travailler à un changement radical et de renforcer nos efforts vers un développement intégral et une pensée novatrice tournée vers l'avenir». La proposition de la Commission européenne d’intégrer le «Green Deal» dans son plan de relance est en ce sens saluée par Mgr Hérouard qui invite les États membres de l'UE à «traduire leurs engagements en faveur de la protection de l'environnement par des actions concrètes qui stimuleront la conversion écologique en Europe».
Justice sociale
Dans un souci de cohésion sociale, les besoins des plus vulnérables doivent être pris en compte dans les négociations sur le plan de relance. Parlement européen et États membres doivent travailler à un renforcement du budget sur le long-terme. «Alors que le fonds de relance devrait être ciblé sur les régions et les citoyens qui en ont le plus besoin, nous appelons l'UE à augmenter également le financement des programmes ciblés déjà existant pour les pauvres, les sans-abri, les migrants et les demandeurs d'asile».
Justice contributive
Nul ne doit se soustraire à ses responsabilités dans le processus de redressement de l’Europe. Aussi, les États membres sont-ils invités «de toute urgence» par la Commission à «mettre un frein aux structures de corruption et d’évasion fiscale qui ont pris une dimension mondiale». Car «pendant trop longtemps, un groupe d'États membres a bloqué ou dilué les propositions de la Commission visant à lutter contre l'évasion et la fraude fiscales», assène le document qui appelle en conséquence l’UE «à combler les lacunes juridiques qui permettent l'évasion fiscale et à se mettre d'accord sur une assiette commune de l'impôt sur les sociétés».
«Trouvons un nouvel espoir pour l'Europe dans une reprise commune qui exprime notre esprit de solidarité renouvelé ainsi que notre ambition d'œuvrer pour un avenir juste. Agissons ensemble, espérons et prions pour que cette crise soit le début d'une reprise européenne par la justice», conclut le communiqué.
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