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Un immeuble de Clichy-sous-Bois, en banlieue parisienne. Un immeuble de Clichy-sous-Bois, en banlieue parisienne.  

Confinés en banlieues: «Ce sont eux qui font fonctionner la France»

Fin avril, une vague de violences a eu lieu dans les banlieues parisiennes et strasbourgeoises. Des événements qui ne doivent pas faire oublier que dans ces quartiers populaires se développe une grande solidarité, parmi une population souvent en première ligne pour participer à l'activité économique et sociale de l'Hexagone.

Entretien réalisé par Marine Henriot -Cité du Vatican

Confinés dans un espace concentré. Concentré en population - 10 560 habitants au km2 pour Pantin, 8 760 pour la ville de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Concentré en pauvreté - dans les anciennes ZUS (Zones urbaines sensibles), 42% des jeunes sont au chômage, entre 30 et 40% des familles vivent en dessous du seuil de pauvreté. Comme toutes les crises, «celle du coronavirus frappe d’abord les moins protégés de notre société, Le niveau de vie détermine la surface dont dispose chacun dans son logement et être confinés à cinq dans un deux-pièces n’est pas la même chose que de l’être dans une maison avec jardin», explique Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités en France. 

L’effondrement de l’activité économique dû à la crise sanitaire a fait chuter le taux d'emploi. Là encore, les populations les plus précaires sont en première ligne. Des populations précaires qui aujourd’hui font fonctionner le pays, comme le souligne Marie-Hélène Bacqué, professeur à l’université de Paris-Nanterre. La spécialiste des quartiers populaires rappelle que de nombreux livreurs, caissiers, aide-soignants, chauffeurs… viennent de ces quartiers et continuent à travailler. «Les femmes sont des agents très actifs dans les quartiers populaires» détaille Marie-Hélène Bacqué, souvent ce sont elles qui tiennent à bout le bras le foyer, tandis que les dépenses peuvent augmenter en situation de confinement, avec la fermeture des cantines par exemple. 

Vague de solidarité 

Très dense en temps normal, le tissu associatif se renforce encore lors de cette crise sanitaire. Alors que les centres sociaux publics ont bien souvent dû fermer leurs portes, les habitants s’organisent, des distributions de repas et livraisons de courses sont mises en place. «C’est l’autre volet, les populations savent s’organiser», positive Marie-Hélène Bacqué, «les explosions de violences ne sont qu’une partie de la réalité».

Entretien avec Marie-Hélène Bacqué

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06 mai 2020, 16:46