Pendant la pandémie, la déforestation s'accélère en Amazonie
Avec agences - Cité du Vatican
La déforestation en Amazonie brésilienne a atteint un nouveau sommet au cours des quatre premiers mois de l'année, selon des données publiées vendredi 8 mai par l'Institut national de recherche spatiale du Brésil (INPE), qui utilise des images satellites pour suivre la destruction : 1 202 kilomètres carrés de forêt ont disparu de début janvier à fin avril 2020. Soit une augmentation de 55% par rapport à la même période l’année dernière.
Ces chiffres soulèvent de nouvelles questions sur la façon dont le Brésil protège sa part de la plus grande forêt tropicale du monde sous le président d'extrême droite Jair Bolsonaro, un climato-sceptique notoire qui préconise l'ouverture des terres protégées à l'exploitation minière et à l'agriculture. «Malheureusement, il semble que ce à quoi nous pouvons nous attendre cette année, ce sont des incendies et une déforestation record», a déclaré Romulo Batista, militant de Greenpeace, dans un communiqué.
Plus 85% de déforestation en 2019
En 2019, pour la première année de Jair Bolsonaro dans ses fonctions, la déforestation a grimpé de 85% en Amazonie brésilienne, avec la destruction de 10 123 kilomètres carrés de verdure. Cette dévastation, à peu près de la taille du Liban, avait créé un émoi mondial quant à l'avenir de la jungle, considérée comme vitale dans la lutte contre le changement climatique. La destruction a été provoquée par des incendies de forêt record qui ont ravagé l'Amazonie de mai à octobre, en plus de l'exploitation illégale forestière et minière, et de pratiques agricoles sur des terres protégées.
«Le début de l'année n'est pas le moment où la déforestation se produit normalement, car il pleut beaucoup», observe Erika Berenguer, environnementaliste aux universités d'Oxford et de Lancaster, interrogé par l’AFP. «Par le passé, lorsqu'on voyait la déforestation augmenter dès le début de l'année, cela indiquait que lorsque la saison de déforestation commencera (fin mai), il y aura également une augmentation». Jair Bolsonaro a autorisé cette semaine l'armée à se déployer en Amazonie pour lutter contre les incendies et la déforestation à partir du 11 mai.
Les écologistes, de leur côté, estiment qu'il serait préférable de soutenir davantage les programmes de protection de l'environnement. Sous la présidence Bolsonaro, l'agence environnementale IBAMA a dû faire face à des réductions de personnel et de budget. Et le mois dernier, le gouvernement a limogé le plus haut responsable chargé de l'application des lois environnementales de l'agence, qui avait peu avant autorisé une descente de police sur des mines illégales, devant les caméras de télévision.
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