Vers un scénario à la syrienne en Libye?
Entretien réalisé par Olivier Bonnel-Cité du Vatican
C’est un nouveau revers pour l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar. Mercredi soir les forces du Gouvernement libyen d'Union Nationale (GNA, reconnu par l'ONU) ont annoncé avoir repris le contrôle de l'aéroport international de Tripoli, fermé depuis 2014. Une victoire symbolique de taille, autant que militaire qui témoigne d'une perte d'influence du maréchal Haftar sur le pays. En mai déjà, son camp avait perdu l'importante base aérienne d'Al-Watiya, située à 140 kilomètres au sud-ouest de Tripoli.
Depuis que le Premier ministre Fayez al-Sarraj a reçu le soutien militaire de la Turquie, un retournement de la situation s’est opérée avec une nette supériorité pour les forces du gouvernement de Tripoli.
De multiples acteurs extérieurs
Le maréchal Haftar bénéficie pour sa part du soutien de la Russie, qui, après avoir déployé des dizaines de mercenaires sur le terrain y aurait également envoyé des avions de chasse de quatrième génération selon les Etats-Unis, une information formellement démentie par Moscou.
Quoiqu'il en soit, l'irruption de ces acteurs extérieurs et les nombreux pays impliqués à distance dans cette guerre civile libyenne (Emirats, Egypte, France, Algérie...) pourrait faire craindre un scénario à la syrienne. La France n'a pas fait mystère de ses craintes que la Turquie et la Russie ne s'entendent "à leurs conditions" au détriment de la stabilité de la Libye.
Comment analyser cette présence russo-turque? Quelles sont ses conséquences sur l'évolution des rapports de force dans le pays? L’analyse d’Asni Habidi, directeur du Cermam, le Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève.
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