Bolsonaro rejette une loi protégeant les autochtones contre la covid-19
Parmi les articles qui font l’objet d’un veto figurent ceux qui auraient forcé le gouvernement brésilien à garantir aux peuples autochtones et quilombola l'accès universel à l'eau potable et la distribution gratuite de produits d'hygiène, de matériels de nettoyage et de désinfection dans les villages.
Jair Bolsonaro, testé positif au coronavirus mardi 7 juillet, a également mis son veto à la fourniture de lits de soins intensifs dans les hôpitaux pour les peuples autochtones ainsi qu'à l'achat ou à la fourniture de ventilateurs et de machines médicales d'oxygénation du sang.
Le projet de loi, déjà approuvé par la Chambre et le Sénat, a été bloqué mercredi 8 juillet par le président pour des raisons de manque de budget. Cependant, le Cimi souligne qu'une récente proposition d'amendement de la Constitution, approuvée par le Congrès national, prévoit ce que l'on appelle le «budget de guerre». Cet amendement autorise les dépenses nécessaires pour lutter contre la crise générée par la pandémie de coronavirus, d’où la colère du Conseil indigéniste Missionnaire.
Haine du gouvernement contre les peuples indigènes
«Le veto présidentiel réaffirme les préjugés, la haine et la violence du gouvernement actuel contre les peuples indigènes», souligne le Cimi, tout en rappelant les principes fondamentaux de la Constitution qui prévoient «la promotion du bien de tous, sans préjudice de l'origine, de la race, du sexe, de la couleur, de l'âge ou de toute autre forme de discrimination».
Les veto sont alarmants, surtout en temps de pandémie, poursuit le Conseil indigéniste, «car ils nient les droits fondamentaux des peuples traditionnels, comme l'accès à l'eau potable, le bien universel de l'humanité». Réitérant donc son «soutien inconditionnel» aux peuples indigènes traditionnels du Brésil et à leur «droit à la vie», le Cimi souligne «le manque de respect» dont Bolsonaro a fait preuve à l'égard du Congrès et son «insensibilité» à l'égard des milliers de familles indigènes.
Situation de génocide
En juin déjà, le Cimi avait demandé que la mort de Covid-19 chez les indigènes (soit un taux de 48% contre 28% chez les blancs) devienne une question relevant de la Cour interaméricaine des droits de l'Homme. La pandémie, a déclaré l'organisme missionnaire il y a un mois, «peut générer une situation de génocide au Brésil en raison de l'absence totale de plan d'action pour faire face à une situation de plus en plus dramatique».
Le Brésil est le pays d'Amérique latine le plus affecté par le virus et le deuxième au niveau mondial. Il a franchi vendredi 10 juillet la barre des 70 000 morts après avoir enregistré 1 214 décès supplémentaires au cours des 24 heures précédentes. Les contaminations s'élèvent à plus de 1,8 millions de cas.
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