Décès de Georg Ratzinger, le frère du Pape émérite
Vatican News
Georg Ratzinger, frère aîné du Pape émérite, est mort à l’âge de 96 ans. Il était hospitalisé à Ratisbonne, la ville où il a passé la plus grande partie de sa longue vie. Avec cette disparition, Joseph Ratzinger, qui avait voulu effectuer un voyage en avion pour revoir son frère mourant, perd l’unique membre de sa famille qui était encore en vie. Devenus prêtres le même jour, les deux frères - l'un musicien et professeur d'une célèbre chorale, l'autre théologien puis évêque, cardinal et pape - ont toujours été très proches.
Prêtrise et ministère
Né le 15 janvier 1924 à Pleiskirchen, en Bavière, Georg Ratzinger jouait de l'orgue dans l'église paroissiale depuis l'âge de 11 ans. En 1935, il entra au petit séminaire de Traunstein, mais en 1942, il fut enrôlé dans le Reichsarbeitsdienst, puis dans la Wehrmacht, avec laquelle il combattit également en Italie. Capturé par les Alliés en mars 1945, il reste prisonnier à Naples pendant quelques mois avant d'être libéré et autorisé à retourner dans sa famille.
En 1947, avec son frère Joseph, il entre au séminaire Herzogliches Georgianum à Munich. Le 29 juin 1951, les deux frères, ainsi qu'une quarantaine d'autres compagnons, furent ordonnés prêtres dans la cathédrale de Freising par le cardinal Michael von Faulhaber. Après être devenu maître de chapelle à Traunstein, il a été de 1964 à 1994 chef de chœur de la chorale de la cathédrale de Ratisbonne (Regensburg). Il a fait de nombreuses tournées de concerts dans le monde entier et a dirigé de nombreux enregistrements pour Deutsche Grammophon, Ars Musici et d'autres grandes maisons de disques avec des productions consacrées à Bach, Mozart, Mendelssohn et d'autres compositeurs.
Deux frères, deux amis
Le 22 août 2008, en remerciant le maire de Castel Gandolfo qui avait accordé à Georg la citoyenneté d'honneur, Benoît XVI a dit de son frère : «Depuis le début de ma vie, mon frère a toujours été pour moi non seulement un compagnon, mais aussi un guide fiable. Il a été pour moi un point d'orientation et de référence avec la clarté, la détermination de ses décisions. Il m'a toujours montré le chemin à suivre, même dans les situations difficiles.»
«Mon frère et moi, a raconté Georg Ratzinger il y a 11 ans lors d'une interview, nous étions tous deux enfants de chœur, nous avons tous deux servi la messe. Il nous est vite apparu clairement, à moi d'abord et à lui ensuite, que notre vie serait au service de l'Église». Et il a partagé des souvenirs de son enfance : «À Tittmoning, Joseph avait reçu la confirmation du cardinal Michael von Faulhaber, le grand archevêque de Munich. Il en avait été impressionné et avait dit qu'il voulait lui aussi devenir cardinal. Mais, seulement quelques jours après cette rencontre, en observant le peintre qui a peint les murs de notre maison, il a aussi dit que lorsqu'il serait grand, il voudrait être peintre...».
L'amour de la musique
Après avoir rappelé les années noires de la guerre et l'opposition au nazisme du père des frères Ratzinger, gendarme de profession, Georg avait parlé de l'amour de la musique qui les unissait : «Chez nous, tout le monde aimait la musique. Notre père avait une cithare avec laquelle il jouait souvent le soir. On chantait ensemble. C'était toujours un événement pour nous. A Marktl-am-Inn, il y avait donc un groupe de musique qui me fascinait beaucoup. J'ai toujours pensé que la musique était l'une des plus belles choses que Dieu a créées. Mon frère a toujours aimé la musique aussi : peut-être que je l'ai contaminé».
Georg Ratzinger était un homme franc et peu habitué à la diplomatie. Par exemple, il n'a jamais caché qu'il ne s'était pas réjoui de l'élection de son frère en avril 2005 : «Je dois avouer que je ne m'y attendais pas, et que j'ai été un peu déçu... », avait-il dit alors. «Compte tenu de ses lourds engagements, j'ai compris que notre relation devrait être considérablement réduite. En tout cas, derrière la décision humaine des cardinaux, il y a la volonté de Dieu, et à cela nous devons dire oui.»
En 2011, interviewé par un magazine allemand, Georg Ratzinger a déclaré : «S'il ne réussit plus du point de vue de la condition physique, mon frère devrait avoir le courage de démissionner». Et il sera parmi les premiers à recevoir, des mois à l'avance, la décision historique du Pontife de renoncer au ministère pétrinien pour des raisons d'âge. «L'âge se fait sentir», commentait Georg après l'annonce en février 2013. «Mon frère veut plus de paix dans la vieillesse».
Malgré des problèmes de jambes et de vue, le frère aîné du Pape émérite continua à voyager de Ratisbonne à Rome, séjournant au monastère Mater Ecclesiae pendant plusieurs périodes, passant du temps en compagnie de Benoît XVI.
Il était apparu, avec quelques extraits d'interview, dans le documentaire de 29 minutes réalisé par le journaliste Tassilo Forchheimer pour la Bayerischer Rundfunk, une chaîne publique locale du Land de Bavière, diffusé en janvier 2020.
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