Reprise du dialogue entre la Serbie et le Kosovo sous l’égide de l'UE
Entretien réalisé par Marie Duhamel – Cité du Vatican
C’est l’un des conflits territoriaux les plus épineux d’Europe, le dernier en ex-Yougoslavie. Au terme d’une guerre qui provoqua la mort de plus de 13 000 personnes essentiellement des Albanais à la fin des années 90, le Kosovo déclarait unilatéralement son indépendance en 2008.
Douze ans plus tard, elle a reçu l’approbation de plus de 100 pays membres des Nations unies, mais Belgrade est inflexible. Appuyé par la Russie et la Chine, la Serbie refuse de reconnaitre l’émancipation de son ancienne province méridionale, rendant de ce fait impossible une reconnaissance formelle du Kosovo à l’ONU.
Belgrade a néanmoins accepté de participer en 2011 à des pourparlers sous l’égide de l’Union européenne. En 2011, de premiers accords sont obtenus portant sur l’état-civil, la liberté de circulation et la reconnaissance des diplôme. L’Union européenne devenait alors l’acteur privilégié d’un rapprochement entre les deux pays des Balkans… jusqu’à une interruption américaine, cette année, dans les affaires du Vieux continent.
Sommet annulé à Washington
Un sommet était prévu fin juin à Washington ; le président américain, candidat à sa succession, comptait sur un succès diplomatique avant l’élection présidentielle de novembre. C’est un échec. Alors qu’il est en vol pour les Etats-Unis, le président Kosovar, Hashim Thaksi, apprend que les procureurs du Tribunal spécial pour l’ancienne Yougoslavie proposent de l’inculper pour crime de guerre. La rencontre est annulée, l’occasion pour les Européens de reprendre la main.
A l’initiative du couple franco-allemand, un sommet en visioconférence a commencé ce vendredi matin afin de «relancer le dialogue» et «permettre à l'UE de faciliter la solution de leurs différends», explique la présidence française. Y participent le président serbe Aleksandar Vucic et le Premier ministre kosovar Avdullah Hoti, ainsi que le président Emmanuel Macron, la chancelière Angela Merkel, le haut-représentant de l'UE pour les Affaires étrangères Josep Borell et le représentant spécial de l'UE pour les Balkans occidentaux, Miroslav Lajcak.
Cette première étape doit être suivie deux jours plus tard d'une rencontre des deux dirigeants des Balkans à Bruxelles, une première depuis novembre 2018.
Jean-Arnaud Dereins est le rédacteur en chef du Courrier des Balkans, il nous livre son analyse:
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