Bélarus: l'archevêque de Minsk appelle au calme
Vatican News (avec SIR)
Contacté par l’agence SIR, Mgr Tadeusz Kondrusiewicz, archevêque catholique de Minsk et président de la conférence épiscopale ne cache pas son inquiétude. «Cela fait longtemps que nous sommes préoccupés. Depuis avant les élections. Nous ne savons pas ce qui peut se passer demain. C’est pour cela que j’ai lancé un appel au peuple catholique du Bélarus, afin qu’il prie la Vierge Marie, reine de la paix. Hier à la messe, nous avons prié pour que la colère se calme. Mais j’appelle également toutes les parties impliquées à dialoguer, afin qu’elles puissent trouver ensemble une solution pacifique aux problèmes. La violence n’est jamais une solution. L’avenir se construit seulement avec le dialogue», explique-t-il à l'agence catholique italienne.
Depuis l’annonce des premiers résultats de l’élection présidentielle, la colère s’est emparé des rues de plusieurs villes du Bélarus. L’opposition conteste en effet la victoire écrasante du président sortant, Alexandre Loukachenko, crédité de 80% des voix, et crie à la fraude électorale. Les premières manifestations ont éclaté dès dimanche soir, dégénérant en heurts violents avec les forces de police qui ont usé de matraques, de bombes lacrymogènes et assourdissantes. Plus de 3 000 personnes ont été arrêtées.
La répression n’a pas empêché les protestataires de retourner dans la rue lundi soir ; des barricades ont été érigées dans les rues centrales de la capitale bélarusse avant que les forces de sécurité ne viennent disperser les rassemblements. Un manifestant a été tué par l’engin explosif qu’il s'apprêtait à lancer, a indiqué la police.
Ce mardi matin, Svetlana Tikhanovskaïa, rivale du président Loukachenko a quitté le pays pour rejoindre la Lituanie.
Le président Loukachenko, qui dirige le pays depuis 1994, rempile donc pour un 6e mandat. Qualifiant les manifestants de «moutons téléguidés depuis Londres, Varsovie ou Prague», il promet de ne pas laisser le pays être «mis en pièces».
Mgr Kondrusiewicz décrit une «situation grave et compliquée», même s’il confesse avoir peu d’informations sur les événements en cours, internet étant inaccessible depuis deux jours. L’archevêque de Minsk demande aux Églises européennes de prier pour son pays, afin qu’il retrouve «la voie de la paix et du dialogue».
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