Vue aérienne sur un camp de déplacés syriens dans la province d'Idleb, au nord du pays, à la frontière avec la Turquie. Mars 2020 Vue aérienne sur un camp de déplacés syriens dans la province d'Idleb, au nord du pays, à la frontière avec la Turquie. Mars 2020 

Caritas Internationalis s’inquiète du sort de millions de personnes déplacées

À l’occasion de la Journée mondiale du migrant et du réfugié, Caritas Internationalis a lancé un appel aux gouvernements, leur demandant d'assurer aux personnes déplacées un accès inconditionnel aux services de base et un retour sûr dans leurs foyers.

«En ce jour spécial, nous voulons nous faire l'écho de votre appel à la justice, en demandant une action immédiate et opportune», déclare le secrétaire général de Caritas Internationalis, Aloysius John, en se faisant l’écho du message du Pape François publié à l’occasion de cette 106e Journée mondiale du migrant et du réfugié.

«Partout dans le monde, Caritas Internationalis est en contact direct et permanent avec ceux qui vivent la situation dramatique consistant à être déplacé dans son propre pays. Ce sont des gens abandonnés à eux-mêmes et privés de la protection juridique conventionnelle», dénonce Aloysius John dans ce communiqué publié le 26 septembre.

Des mesures demandées aux gouvernements

Le secrétaire général de la confédération internationale d'organisations catholiques fait ensuite référence au Rapport mondial 2020 de l'Observatoire des déplacements internes. Selon ce document, 45,7 millions de personnes sont actuellement déplacées à l'intérieur de leur propre pays, en raison de conflits et de catastrophes dans 61 pays et territoires du monde entier. «C'est le nombre le plus élevé jamais enregistré», commente Aloysius John, en notant que malgré cette ampleur, il n'y a pas eu d'action internationale majeure.

«Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur cette tragédie», alerte-t-il. Un appel est alors lancé en direction des gouvernements et de la communauté internationale, afin qu’ils prennent des mesures immédiates pour les personnes déplacées.

Aloysius John souligne aussi la nécessité de garantir aux personnes déplacées un accès inconditionnel aux besoins fondamentaux tels que la nourriture, l'eau et les services, leur permettant de vivre dans la dignité, en particulier en cette période de pandémie de coronavirus. Il rappelle le devoir de garantir à ces personnes un retour sûr et digne dans leurs foyers d’origine. Enfin, l'urgence de mettre en place un cessez-le-feu global est mentionnée.

Une longue liste de pays concernés

La secrétaire général de Caritas Internationalis explique que contrairement aux réfugiés, qui bénéficient d'une protection internationale, les personnes déplacées ne font pas l’objet d’un tel cadre de protection juridique. Et bien sûr, ils ne peuvent pas obtenir le statut de réfugié, parce qu'ils restent à l'intérieur des frontières de leur propre pays. «Ils sont victimes de systèmes politiques non démocratiques et de catastrophes écologiques qui entraînent la faim, la guerre et la violence. Ils font partie des personnes les plus vulnérables de la planète, et pourtant leur droit fondamental à une vie digne leur est refusé», peut-on lire dans le communiqué.

Évoquant le Honduras, le Burkina Faso, la Syrie, la Colombie, l'Ukraine, la Somalie, mais aussi le Mali et les Philippines, Aloysius John conclut par une marque de solidarité: «Nous sommes proches des personnes déplacées à l'intérieur de leur pays afin de les servir, comme l'a demandé le pape François dans son message pour cette journée».  

Vatican News Service - ATD

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27 septembre 2020, 15:40