Pérou: une procédure de destitution lancée contre le président Vizcarra
La motion, présentée par plusieurs partis, nécessitait au moins 52 votes pour être adoptée; elle en a récolté 65. La procédure de destitution est donc lancée et doit être débattue et votée d’ici quelques jours. Le président aura l’opportunité de se défendre devant les parlementaires. En cas de destitution effective, il devra tout de même assurer l’intérim jusqu’à la fin de l’actuelle mandature, en juillet prochain.
C’est la diffusion jeudi au Parlement même d’un enregistrement audio dans lequel Martin Vizcarra est présenté en train de manipuler des témoins, leur demandant de cacher la vérité dans une enquête portant sur une affaire de corruption et d’attribution de contrat de complaisance. Les ennemis du président y voient une preuve formelle de sa culpabilité; d’autres s’interrogent sur le procédé qui consiste à rendre publiques des preuves, avant même qu’elles n'aient été vérifiées.
Le président a pris acte de la décision du Parlement, tout en affichant sa pugnacité : «Je ne vais pas démissionner, je ne vais pas m’enfuir» a-t-il tonné, se disant victime d’un complot contre la démocratie. Il faut rappeler que ce scandale intervient alors que le Parlement tient tête à au gouvernement, initiateur d’une réforme qui interdit aux personnes condamnées de se représenter aux élections. La lutte contre la corruption est en effet un cheval de bataille du président Vizcarra, dont 4 prédécesseurs ont eu maille à partir avec la justice.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici